Se poser une journée pour réfléchir et aller de nouveau de l’avant. C’est en substance ce que proposait une journée dédiée aux agriculteurs bio du Tarn, le 19 mars 2024 à Albi. Avec une idée en tête : rebondir dans un contexte morose pour les 874 fermes labellisées bio dans le département. « Nous devons y croire et être militants, s’exclame Josian Nègre, éleveur de vaches laitières à Verdalle, lors d’une table-ronde. Il faut communiquer sur le label bio, et nous sommes les mieux placés pour cela. »
« La certification HVE (Haute valeur environnementale) cherche à nous faire de la concurrence, alors que ça n’a rien à voir, tranche Jean-François Roques, polyculteur-éleveur à Lombers. C’est à nous de faire comprendre comment on produit et de faire venir les gens à la ferme. »
La question du prix
Deuxième axe de communication auprès des consommateurs : le prix. « Chez moi, en vente directe, plusieurs produits sont moins chers qu’en conventionnel », assure Jean-François Roques. « L’an dernier, l’écart de prix se resserrait à la production, mais pas forcément à la consommation », ajoute Nancy Fauré, directrice d’Interbio Occitanie. D’où l’œil tourné vers les intermédiaires, dont les grandes surfaces.
Des solutions peuvent être également à trouver chez les producteurs eux-mêmes. Par exemple en mettant en avant les circuits courts, déjà bien en place dans le Tarn où ils représentent un quart du chiffre d’affaires des exploitations (en agriculture biologique comme conventionnelle). Régis Paulin, polyculteur-éleveur à Saint-Gauzens, témoigne : « Sur ma ferme, l’idée est d’avoir un système intégré en maîtrisant les coûts et en limitant la prise de risque. Et d’aller chercher de la valeur ajoutée. »
D’autres pistes ont été évoquées : limiter les charges (notamment énergétiques) pour proposer le prix le plus juste, cibler les produits à faible concurrence ou encore se tourner vers la restauration collective.