« La souveraineté sur les grains bio augmente, se félicitent les interprofessions Intercéréales et Terres Univia dans la première lettre des grandes cultures bio publiée à la fin de juillet 2023. En blé tendre par exemple, l'offre et la demande étaient pour la première fois à l’équilibre en 2021-2022, ce qui a permis de développer les exportations (70 000 tonnes en 2022-2023) ».

La collecte de céréales et oléoprotéagineux bio a « franchi la barre symbolique du million de tonnes collectées au cours de la campagne de 2021-2022, après une évolution progressive lors des cinq dernières campagnes », se félicitent Intercéréales et Terres Univia. Cette hausse est moins linéaire que celles des surfaces avec un effet rendement important (faibles rendements en 2018 et 2020). La collecte devrait être en léger recul en 2022-2023.

COPbiocollecte.jpg

Surfaces multipliées par quatre en dix ans

Pour rappel, la France est le premier producteur européen de céréales et oléoprotéagineux bio. « Les surfaces ont quadruplé en dix ans, progressant dans l’ensemble des régions », indiquent les interprofessions. 780 000 ha ont été cultivés en 2022 par les 22 000 exploitations biologiques, soit 6,8 % de la sole nationale.

« Cette croissance a cependant ralenti en 2022, notamment en raison de la diminution des conversions », précise la lettre. Les surfaces des oléagineux bio ont progressé de 22 % entre 2021 et 2022, les protéagineux de 13 % et les céréales de 1 %. En revanche, les légumes secs ont perdu 16 % de leurs surfaces entre 2021 et 2022.

« Les assolements en grandes cultures bios reposent sur une trentaine d’espèces cultivées et une part importante de mélanges (céréaliers, céréales-légumineuses) », renseigne par ailleurs Intercéréales et Terres Univia. En 2022, les principales cultures pures sont le blé tendre (180 000 ha), le tournesol (79 000 ha) et le soja (59 000 ha).

Structurellement déficitaires

Selon les deux interprofessions, les grandes cultures biologiques sont pour l’instant moins touchées que les autres filières par le recul de la consommation observé depuis la fin de 2021, « étant structurellement encore déficitaires pour certaines espèces ».

La consommation des produits contenant des céréales et des oléagineux bio connaissent toutefois de légers reculs entre 2021 et 2022 : –6 % pour la meunerie, –10 % pour les huiles, –13 % pour les aliments à base de soja et –9 % pour les légumes secs. La production d’aliments du bétail biologiques a par ailleurs diminué de 13,7 % en 2022 selon le Snia (Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale).