En service depuis l’été 2022, les installations de stockage et de tri de la SARL Les Grains Bio, à Euville, dans la Meuse, tournent à plein régime pour la moisson de 2023. L’ensemble est situé sur la ferme d’un associé, Étienne Maillard, qui possédait déjà quatre cellules, et qui s’est converti au bio en 2019.

Pas de salarié

La SARL se situe dans le prolongement de cinq exploitations bio du secteur, soit 550 ha engagés. Le site fait partie du réseau de fermes-relais de Probiolor, la coopérative spécialisée en bio de la région. Il fait aussi de la prestation de services pour la coopérative EMC2.

Associé de la SARL, Étienne Parisot revient sur l’historique de cette création : « Le tournant pour la conversion vers la bio a eu lieu dans les années 2014-2015, avec des raisons multifactorielles. Nous étions à une époque où les aides ont été déplafonnées, ce qui a permis de bien augmenter les enveloppes. Ici, nous sommes dans des zones intermédiaires avec des potentiels de rendement limités. Les captages d’eau du secteur étaient dégradés et certains ont choisi la conversion au bio pour des raisons philosophiques, voire de santé. La réflexion pour investir dans un équipement collectif a démarré en 2019. Il a fallu plus de deux ans au projet pour aboutir. »

Les agriculteurs se relaient pour faire tourner l'outil, sans salarié. Il peut traiter une douzaine de types de grains : blé, orge, soja, maïs, avoine, tournesol, lentille, caméline… Chaque agriculteur reste propriétaire de sa récolte, car tous ne livrent pas à la même coopérative, certains à Probiolor, d’autres à EMC2.

1,3 million d'euros

L’équipement représente un coût de 1,3 million d’euros. Il a bénéficié de subventions à hauteur de 30 % (moitié du conseil régional, moitié de l'agence de l’eau). « Aujourd’hui, avec des taux d’intérêt à plus de 3 % et des prix des matériaux qui se sont envolés, ce ne serait plus envisageable financièrement », estime Étienne Parisot. La mairie d’Euville a soutenu le projet depuis son origine et fait refaire tout le chemin d’accès afin que les camions et les tracteurs circulent plus facilement.

Dominique Péronne