En premier constatée dans les Côtes-d’Armor, la résistance des séneçons aux inhibiteurs de l’ALS (1), herbicides du groupe 2 (B), est en train de s’étendre à une partie ouest de la France.
Le séneçon s’observe dans toutes les rotations et tous les types de sol, bien qu’il soit relativement plus fréquent dans les systèmes sans labour. Cette dicotylédone a tendance à poser problème dans les parcelles car elle lève toute l’année. Les levées échelonnées du séneçon et son cycle très court (trois mois) rendent difficile la lutte alternative.
Les leviers agronomiques que sont la rotation et le travail du sol, ainsi que le désherbage mécanique, ont un impact très limité sur cette adventice. Il y a donc un risque de voir les populations de séneçon augmenter. L’impact du désherbage mécanique sera dépendant des conditions pédoclimatiques : sont préférés un sol ressuyé et des conditions poussantes avant le passage d’outil, puis temps séchant après le passage.
Une gamme de spécialités qui se réduit
« Les applications herbicides d’automne sont relativement efficaces (2). Mais elles ne suffisent pas à gérer les levées échelonnées du séneçon », précisait Anne-Monique Bodilis, ingénieure chez Arvalis, lors d’un webinaire le 20 septembre 2024. Un rattrapage en sortie d’hiver sera ainsi nécessaire, avec des herbicides foliaires à spectre large pour lutter contre les séneçons sensibles aux inhibiteurs de l’ALS.

La liste de molécules efficaces en cas de résistance est en revanche bien plus restreinte. Pour atteindre une efficacité satisfaisante, Arvalis préconise les spécialités aux doses suivantes : Bofix de 2 à 2,5 l/ha, 2,4D 750g, Aka/Sekens à 1 l/ha, Chardex/Effigo à 1,5 l/ha et Lonpar. Anne-Monique Bodilis souligne enfin l’importance des conditions d’application pour maximiser l’efficacité et la sélectivité des produits, en particulier ceux à base d’hormones.
(1) Acétolactate synthase. (2) Sauf pendiméthaline et flufécanet solo.