Négociations commerciales
La coopération laitière défend la hausse des prix
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Face à la crise des matières premières et à la montée en puissance des exigences environnementales, sociétales et réglementaires, vis-à-vis du monde de l’élevage, la Coopération laitière ne voit pas d’autre issue qu’une « inflation forte et durable du prix des produits laitiers ».
Jusqu’ici, en 2021, les conditions météorologiques ont été plutôt favorables aux éleveurs de bovins et le prix du lait n’a pas connu son creux saisonnier habituel. « Le prix réel versé par les coopératives devrait augmenter de 13 à 15 €/1 000 litres sur un an en 2021 », estime Damien Lacombe, le président de la Coopération laitière, lors de la conférence de rentrée du syndicat organisée le 7 septembre 2021.
Mais la situation n’est pas saine pour autant. La crise des matières premières et la pression croissante des exigences environnementales, sociétales et réglementaires coûtent cher à la filière.
Inflation espérée sur les produits laitiers
Si la Coopération laitière travaille de son côté sur une meilleure valorisation du travail des éleveurs, avec la présentation d’un prix du lait prévisionnel « objectif » pendant les assemblées générales ou un engagement toujours plus important sur le lait segmenté, elle attend un signal fort du côté de la grande distribution.
Pour redresser la barre, « nous espérons une hausse des prix de vente industriels (PVI) de l’ordre de 5 à 7 % selon les produits », déclare Damien Lacombe, pour qui l’inflation ne doit plus être un « tabou. » Et pour que celle-ci soit durable, le rôle des consommateurs paraît essentiel. « Avec 20 ou 30 € de plus dépensés chaque année par personne en produits laitiers, nous ferions des choses formidables au niveau de la filière », rêve-t-il.
Ne pas oublier les marques de distributeur
Le projet de loi Egalim 2, attendu pour les prochaines négociations commerciales, devrait accompagner l’amont dans cette quête du juste prix. Néanmoins, « le texte ne va pas assez loin sur le volet des marques de distributeur (MDD), regrette Damien Lacombe. Les appels d’offres ne mentionnent que des volumes prévisionnels et non contractuels. »
Les MDD représentent les deux tiers des produits de grande consommation (PGC) commercialisés par les coopératives laitières.