de 122 pages par deux d’entre eux : Clémence Savineaux et Luca Biglione.
Le président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis et plusieurs députés du département ont interpellé par courrier le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, sur cette fermeture. Si aucune déclaration publique n’est pour l’instant intervenue de la part de ce dernier, celle-ci pourrait arriver prochainement à l’Assemblée nationale, faisant suite à la question parlementaire écrite que lui a posée le député Stéphane Peu le 17 mars.
« C’est avant qu’il fallait agir »
Mais pour le président du Cneap, ce soutien est bien trop tardif. « Tout le monde s’agite quand ça ferme, mais c’est avant qu’il fallait agir, estime Philippe Poussin. Le recrutement des élèves est indispensable. Ils ne viennent pas car il n’y a pas de stratégie d’orientation agricole dans le 93. »
Le président du Cneap pointe du doigt le manque d’intérêt de certaines collectivités et acteurs locaux sur les établissements de l’enseignement agricole. « Ce sont pourtant des atouts pour les territoires. Un lycée n’est pas qu’un lieu d’enseignement. Un magasin, une crèche, un restaurant ou une cuisine centrale y sont parfois annexés. C’est un appel lancé aux collectivités à ne pas délaisser ces établissements au risque de les voir disparaître. »
Le président du Cneap évoque notamment l’exemple récent d’un établissement de la Nièvre : l’Institut privé d’enseignement rural du machinisme agricole (Iperma) à Saint-Saulge qui a échappé à la fermeture de justesse en mai dernier. « Cet établissement en liquidation judiciaire sera repris par le groupe SOS, présent dans les activités sociales. Ils ont su mobiliser les partenaires locaux et veulent développer l’enseignement agricole. »
Une première victoire judiciaire pour le personnel du lycée
Dans son combat contre le projet de sa direction, le CSE de l’Ogec Fénelon avait saisi le tribunal sur la forme et le fond de la décision prise par la direction de rompre le contrat d’association avec le ministère de l’Agriculture. Par un jugement rendu le 5 juin 2020, le tribunal judiciaire de Bobigny a donné gain de cause aux représentants du personnel de l’établissement. Il a ordonné l’interdiction à l’Ogec Fénelon « de résilier le contrat avec le ministère de l’Agriculture dans l’attente de la première décision au fond exécutoire sur la prolongation du délai de consultation du CSE sur les orientations stratégiques. »
Le CSE reprochait effectivement à l’Ogec de ne pas l’avoir consulté dans les règles sur ce projet de fermeture. « Il ne pourrait pas suspendre le contrat avec le ministère dans les temps. La date limite était le 31 mai, commente Philippe Jorgji. L’audience sur le fond se déroulera le 18 juin. »
Même si la fermeture du lycée tombe définitivement à l’eau, ce feuilleton aura des conséquences sur la prochaine rentrée qui aura lieu en septembre. « Pour le BTS, nous avions 160 candidats pour 47 places pour l’année prochaine. Nous avons prévenu ces jeunes de la probabilité de fermeture de l’établissement afin qu’ils prennent leurs dispositions et qu’ils ne se retrouvent pas sans rien. Il y a donc un risque de pertes d’effectifs pour l’année prochaine et une baisse de la dotation horaire d’enseignement octroyé par le ministère de l’Agriculture ». Le chemin s’annonce encore long pour l’établissement du Fénelon.