Dans un rapport du 25 février 2021, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) évalue la déclinaison régionale du projet agroécologique pour la France lancé en 2012 et déployé en 10 actions en 2014.

 

Premier constat : la déclinaison du plan national à plus petite échelle est complexe, tant le nombre d’acteurs est important et tant la définition d’« agroécologie » reste vaste. À l’heure actuelle, aucune région n’a formellement défini de projet agroécologique en région. L’urgence est donc, selon le CGAAER, « d’accélérer la transition agroécologique dans les territoires […] de consolider voire relancer la démarche. »

1. Accompagner les filières

L’une des premières recommandations du CGAER est d’accompagner les filières vers la transition en travaillant tout d’abord sur la valorisation des produits. Pour le moment, aucune rétribution particulière ne permet de valoriser les changements de pratiques, sauf l’agriculture biologique ou la certification « Haute valeur environnementale » (HVE), ce qui freine les agriculteurs.

 

Le CGAER rappelle que l’allongement des rotations, la diversification des cultures auront des conséquences en matière de logistique, notamment de stockage, et conduiront à restructurer les filières. Les démarches territoriales, tels que les contrats de territoire ou les plans alimentaires territoriaux (PAT), pourraient, selon le CGAAER, permettre de valoriser directement les pratiques vertueuses et favoriser le développement des pratiques agroécologiques.

2. Financer les changements de pratiques

Le CGAAER recommande également, sur les territoires à enjeux environnementaux, d’utiliser des outils de compensations financières pour engager des changements de pratiques. Des outils tels que des contrats de territoire avec les agences de l’eau ou les paiements pour services environnementaux peuvent être utilisés.

 

En même temps, le CGAAER rappelle que, dans le cadre de la future Pac, l’accent doit être mis sur les « ecoscheme » pour favoriser le développement des pratiques agroécologiques avec des objectifs de résultats et non plus de moyens.

3. Former et informer

Si une centaine de groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE) sont créés chaque année sur le territoire national, le CGAER pointe une faible diffusion des données et recommande une meilleure communication de la part des réseaux agricoles et notamment des chambres d’agriculture.

 

Le métier de conseiller agricole doit aussi s’orienter vers plus d’accompagnement collectif et vers une approche plus systémique de l’entreprise agricole. Enfin, les lieux de formation continue ou initiale doivent être considérés comme des leviers essentiels de l’agroécologie, mais aussi des lieux d’expérimentation et d’innovation.