Eau et Rivières de Bretagne ne partage visiblement pas les conclusions du rapport sur la méthanisation rendu public le 5 octobre dernier. « En raison de son caractère partial, ce rapport ne répond pas aux attentes des citoyens qui souhaitent une information complète, indépendante des lobbys qui ont de gros intérêts financiers dans le développement de la méthanisation », écrit l’association dans un communiqué de presse diffusé le 12 octobre 2021.
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Le rapport du Sénat en ligne de mire
L’association estime que « beaucoup d’affirmations du rapport sont non démontrées, partielles, voire fausses ». Elle ajoute que les avis d’experts indépendants ont été minorés au bénéfice de ceux d’organismes impliqués dans le développement de la méthanisation, comme GRDF, le SER (1) ou Solagro. « Ce qui ne manque pas de nous interroger sur les motivations de la mission », écrit Eau et Rivières de Bretagne.
Nombre d’experts indépendants auditionnés ont « exprimé leurs réserves, pointant les effets négatifs de la méthanisation sur les systèmes de production agricole, et l’évaluation trompeuse des émissions de gaz à effet de serre, fait-elle valoir. Face aux incertitudes et aux effets négatifs avérés de la méthanisation, notre association renouvelle sa demande de moratoire immédiat. »
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Des critiques en rafale
Alors que les méthaniseurs font face à des normes toujours plus contraignantes, Eau et Rivières met en avant des accidents en Bretagne provoqués par des méthaniseurs. La méthanisation « menace l’autonomie alimentaire du territoire en induisant un changement d’affectation des sols avec des surfaces agricoles détournées de leur vocation alimentaire, et en induisant une augmentation du prix du fourrage utilisé dans les méthaniseurs », ajoute-t-elle.
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L’association de défense de l’environnement affirme également que la méthanisation « accentue un modèle agricole intensif et met en danger l’agriculture paysanne pourvoyeuse d’emploi ». Et de prétendre qu’elle « rend problématique l’installation de jeunes agriculteurs, avec l’augmentation forte du capital des entreprises et de la taille des unités » et mobilise « des financements très importants ».
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(1) Syndicat des énergies renouvelables.