Les bergers et les transhumants sont fiers au début de cette saison d’estive, car leur savoir-faire vient d’être reconnu par le ministère de la Culture. Le 2 juin 2020, le comité du patrimoine ethnologique et immatériel a rendu, à l’unanimité des membres présents, un avis favorable à l’inscription de la transhumance en France à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel.
Des coutumes référencées
« Les modes de conduite de troupeaux transhumants sont des pratiques désormais référencées inscrites dans le marbre », souligne Olivier Maurin, vice-président du Collectif des races locales de massif (Coram), porteur de ce projet d’inscription avec la communauté des bergers. Une fiche de synthèse, examinée par le comité du patrimoine, reprend l’ensemble des pratiques coutumières de gestion collective des territoires pastoraux, les savoir-faire liés à l’artisanat et à l’élaboration de produits alimentaires, et enfin, les pratiques sociales, rituels et événements festifs en temps de transhumance.
« Cette reconnaissance est cruciale pour positionner le pastoralisme dans les débats avec la société civile sur la biodiversité par exemple, explique Olivier Maurin. Non seulement les pratiques agricoles ne sont pas néfastes mais elles sont désormais reconnues pour leur intérêt patrimonial. »
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Des savoir-faire dynamiques
Le travail de référencement qui vient d’être réalisé vise à promouvoir la pratique, et à la maintenir dynamique. « Les savoir-faire ne sont pas figés, ils ont pour vocation d’évoluer et d’être modernisé tout en utilisant des outils nouveaux », précise Olivier Maurin.
Forts de ce succès national, la France se lance dans une phase de coopération internationale avec, entre autres, l’Espagne, le Portugal, la Roumanie… pour une reconnaissance à l’Unesco. Elle ambitionne d’emboîter le pas de l’Autriche, de la Grèce et de l’Italie, qui en décembre 2019 ont obtenu l’inscription de la transhumance dans les Alpes et en Méditerranée sur la liste représentative de l’Unesco.