« La maladie pourrait provoquer une baisse de 20 % des stocks de porcs en Chine, estime la FAO dans son rapport sur les perspectives alimentaires diffusé le 9 mai 2019. À cette forte baisse s’ajoutent d’autres preuves indirectes d’une forte baisse de l’industrie de transformation de la viande porcine dans le pays, ainsi qu’au niveau de la production et de la vente d’aliments destinés aux porcs. »
Un impact difficile à cerner
Estimer l’impact réel de la peste porcine africaine sur le commerce mondial reste un exercice compliqué. « D’un côté, les importations de viande porcine devraient augmenter de 26 %, alors que l’on s’attend également à une hausse des importations des autres viandes dont la viande bovine et celle de volaille », analyse la FAO.
Et qui dit moins de porcs en Chine, dit aussi baisse de la demande de céréales fourragères et d’oléagineux, et en particulier les graines de soja. « La Chine importe près des deux tiers des graines de soja vendues à travers le monde et près de la moitié de ces graines sont destinées à l’élevage domestique de porcs », rappelle la FAO.
Moins de soja importé par la Chine
Pékin avait déjà ralenti ses importations de soja faisant suite aux tensions avec les États-Unis, leur premier fournisseur avant le déclenchement de cette guerre commerciale par Donald Trump. Ces achats « devraient maintenant ralentir davantage avec la décision du pays de réduire la quantité de protéines présentes dans la nourriture destinée aux porcs ».
De plus, les révisions effectuées avant le dernier recensement agricole indiquent que le pays a plus de 180 millions de tonnes de maïs en stock. À cela s’ajoutent d’amples stocks de céréales fourragères, ce qui devrait avoir pour effet de faire baisser la demande d’importations pour l’orge et le sorgho. »
Une consommation de viande stable
Concernant les achats « de viande, la Chine ne devrait pas augmenter comme cela a été le cas par le passé car les niveaux de consommation de viande, de poisson d’élevage et d’œufs ont déjà atteint 95 kilogrammes par habitant par an, prévoit la FAO.
La Chine n’est pas le seul pays touché en Asie. Le Vietnam, un des poids lourds de la production de viande porcine dans cette zone géographique, l’est aussi. Et même si la consommation chinoise ne progresse pas, « les tendances indiquent une hausse probable des prix de la viande porcine et une baisse des prix de la nourriture destinée aux porcs ».
Un impact pour les producteurs européens et américains
Qui tirerait profit de cette situation ? Le secteur agricole européen, répond la FAO, où le prix des aliments pour porcins devrait être moins élevé. Il reste que la FAO a prévu des tensions dans les mois à venir sur le prix des céréales… Les producteurs de porcs aux États-Unis devraient aussi profiter de la situation.
Cette « crise liée à la peste porcine africaine représente une aubaine pour les éleveurs de poulets et plus particulièrement pour les principaux pays exportateurs, tels que le Brésil. La production de volailles en Chine devrait augmenter de 7 % cette année, conséquence des répercussions de la PPA mais aussi des efforts du pays qui a réussi à endiguer la grippe aviaire hautement pathogène. »
(1) Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation