« C’est un dysfonctionnement majeur dans la procédure de retrait/rappel par les opérateurs, dont c’est la responsabilité », a déclaré le ministre en marge d’une conférence de presse de présentation du Salon international de l’agriculture ce 11 janvier 2018 à Paris.

Besoin d’explications

Le ministre appelle les opérateurs, « les industriels, les intermédiaires, les distributeurs », à faire « toute la lumière sur les défaillances qui ont été constatées et [à ce qu’ils] s’assurent que plus aucun des produits concernés ne soit sur le marché et ne se trouve dans les magasins ».

« On doit avoir des explications sur les moyens qui ont été mis en place, pourquoi il restait des produits qui auraient dû être retirés de la vente dans les rayons des magasins. Il leur faut trouver les moyens pour que ces situations ne puissent se reproduire », insiste-t-il.

2 000 contrôles

Après Leclerc, trois autres groupes de distribution ont effectivement annoncé mercredi, le 10 décembre 2018, avoir vendu des dizaines, voire des centaines de boîtes de lait infantile qui auraient dû être retirées de leurs rayons.

De son côté, la Répression des fraudes (DGCCRF) indique qu’elle procède à des contrôles partout en France pour vérifier que les produits ont bien été retirés des rayons et des stocks dans toute la chaîne de la distribution, des magasins aux hôpitaux en passant par les pharmacies.

« À la date d’aujourd’hui, nous avons effectué plus de 2 000 contrôles », souligne Virginie Beaumeunier, directrice générale de la DGCCRF, en insistant sur le fait que « chacun est responsable à son niveau » de la mise en œuvre de ce retrait, et que ne pas l’effectuer constituait une « infraction pénale ».

« Il faudra déterminer les responsabilités et ça sera fait avec la plus grande – je l’espère – rapidité et sévérité si les responsabilités sont avérées », a déclaré sur RTL Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement.

Des distributeurs mal à l’aise

Leclerc a été le premier à annoncer mardi qu’en dépit du rappel de produits lancé en décembre à la suite de la découverte d’une contamination aux salmonelles dans une de ses usines, 984 produits de Lactalis ont échappé à la procédure et ont été vendus dans plusieurs de ses magasins.

Mercredi, plusieurs grands distributeurs ont annoncé chacun à leur tour avoir vendu des produits issus de lots rappelés : 434 bouteilles de lait infantile et de préparations à base de céréales pour Carrefour, 384 boîtes de lait pour Système U et 52 pour Auchan.

Comme un écho, les enseignes ont toutes battu leur coulpe, présentant de plates excuses à leurs clients. Certains groupes ont annoncé un renforcement des mesures de sécurité, afin de prévenir ces failles qui soulèvent des questions sur l’efficacité des mesures de rappel.

Après le loupé de Leclerc, d’autres distributeurs, comme Système U, ont décidé de renforcer leurs contrôles, voire de cesser « définitivement » de commercialiser des laits infantiles produits par Lactalis. C’est le cas d’Intermarché, dont le président Thierry Cotillard, dénonce une « gestion chaotique de [cette] crise » par Lactalis.

L’usine de Craon au point mort

Concernant l’usine de Craon (Mayenne) où ont été produits les lots de poudre de lait infantile qui ont fait l’objet du rappel, le ministre assure que les services vétérinaires seront « particulièrement vigilants sur les conditions de reprise de l’activité du site ».

« À ce jour, aucune date de reprise ne peut être envisagée tant que nous n’aurons pas déterminé avec exactitude et précision la source de contamination et tant qu’elle n’aura pas été clairement identifiée et supprimée », ajoute Stéphane Travert.

AFP