Le couple de militants antispécistes a demandé un délai pour préparer sa défense. Ils ont tous deux été placés sous contrôle judiciaire dans l’attente de leur procès devant le tribunal correctionnel de Paris pour « violences et dégradations en réunion ».

« Ils contestent la violence »

Cet étudiant en mathématiques de 21 ans, arborant un tee-shirt avec un immense œil coloré, et cette ex-caissière sans emploi de 30 ans, sont soupçonnés d’avoir attaqué le boucher bio sur son stand du marché couvert Saint-Quentin dans le Xe arrondissement de Paris.

 

« Tous les deux regrettent d’avoir déversé le faux sang mais ils contestent les violences. Tous deux sont pacifistes et défenseurs de la cause animale », a affirmé l’avocate des militants, Emélie Samson.

 

Le boucher bio s’est constitué partie civile. Deux fromagers travaillant sur un stand voisin, ainsi que la Fédération de la boucherie et l’interprofession des viandes bovines Interbev, se sont également portés parties civiles.

« Qu’ils nous respectent »

« Qu’ils ne veulent pas manger [de la viande, NDLR], je respecte. […] Mais qu’ils nous respectent aussi, a déclaré avant l’audience le boucher. Nous sommes des artisans, pas des assassins. On ne se lève pas le matin pour se faire taper, pour se faire agresser. »

 

Mardi matin, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume qui s’est rendu sur son stand a qualifié cette agression d’« inacceptable et d’intolérable ».

 

Depuis plusieurs mois, les actes de vandalisme se multiplient contre des boucheries et commerces de bouche tagués de revendications antispécistes par des activistes opposés à toute hiérarchie entre les espèces, et qui prônent une alimentation végétalienne.