« Les poulets vivent un enfer », alertent les activistes de L214 sur leur site, en diffusant ce 29 mai une nouvelle vidéo de poulets dans deux élevages fournisseurs de la marque Duc. Les poulets sont « élevés en claustration et dans la promiscuité, ramassés à la machine et brutalement entassés dans des caisses de transport avant le départ pour l’abattoir », dénonce L214 dans une vidéo de 2 minutes.
Les images sont soigneusement choisies pour choquer, et contredire l’engagement pour le bien-être animal de Duc… Le résultat est atteint : le spectateur ne peut que regretter les images de poulets agonisants, entassés ou jetés hors des caisses de transport.
Une pétition lancée par L214 contre l’élevage industriel des poulets et pour le respect des critères de l’European Chicken Commitment (ECC) a recueilli à date près de 70 000 signatures.
Peut-on croire L214 ?
Peut-on croire ces images ? On se souvient de la publication le 9 mai dernier d’une semblable vidéo dans l’élevage de poulets de Solignat (Puy-de-Dôme). Or l’élevage incriminé avait été « blanchi » par une mission d’inspection diligentée dès le lendemain, laquelle a confirmé « la conformité de ce site avec les normes en vigueur pour l’élevage de poulets de chair ».
Les deux élevages filmés
Selon les indications de L214 sur son site, les images ont été tournées en avril 2019, dans deux élevages : « L’un se trouve dans l’Aube. Environ 40 000 poulets y sont entassés dans deux bâtiments sans fenêtres, à 16 poulets par m², sans accès à l’extérieur, puis abattus à l’âge de 43 jours. L’autre élevage se situe à quelques centaines de mètres du siège social de Duc à Chailley, dans l’Yonne. Il est constitué de quatre bâtiments sans fenêtres où sont entassés plus de 80 000 poulets certifiés (densité de 18 poulets par m², abattage à l’âge de 56 jours) ».
L’interprofession contre le bashing
L’Anvol, interprofession des volailles, conteste la « diffusion d’une nouvelle vidéo à charge, honteusement mise en scène et truffée de gros plans anxiogènes, vise une fois encore à discréditer l’élevage et le travail quotidien des éleveurs ». Elle insiste sur « les fortes exigences, tant en matière de respect du bien-être animal que de sécurité sanitaire. La fin de ce type d’élevages en France ouvrirait la porte à des importations de poulets ne répondant pas aux mêmes exigences », menace l’Anvol.