Le ministère de la Transition écologique a ouvert le 26 janvier 2022 une consultation publique sur un projet d’arrêté et un projet de décret concernant le stockage de certains engrais. Toutefois, Yara, numéro un mondial de la production et de la distribution d’engrais minéraux, alerte dans un communiqué du 10 février 2022, sur « les conséquences dramatiques qu’aurait l’adoption d’une telle mesure pour l’ensemble de la filière agricole française ».

 

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Revenu des agriculteurs affecté

Ce texte prévoit en effet de fixer le seuil de stockage des ammonitrates de haut dosage à 150 tonnes, tous conditionnements confondus, contre 250 tonnes de vrac ou 500 tonnes de big-bags actuellement. « Cette initiative entraînerait une réduction de la quantité et la qualité des productions agricoles françaises affectant durablement le revenu des agriculteurs, avec notamment une disruption complète de la chaîne d’approvisionnement », estime la firme.

 

« Outre l’abaissement du seuil vrac, qui pose d’importantes limites pour les distributeurs en particulier, la réduction du seuil pour les big-bags aurait des répercussions immédiates, notamment pour les exploitations agricoles qui risquent de se tourner vers d’autres nutriments à base d’urée ou de solutions azotées, majoritairement produits hors de France et ayant des profils environnementaux beaucoup moins performants, notamment par leur empreinte carbone et leur impact élevés sur la qualité de l’air », ajoute encore Yara.

Contraire aux objectifs de décarbonation

« Ce projet de réglementation est d’autant plus incompréhensible qu’il est en totale contradiction avec les objectifs de décarbonation annoncés la semaine dernière par le gouvernement dans le cadre du plan d’investissement France 2030 », déclare Nicolas Broutin, président de Yara France.

L’adoption d’une telle mesure serait un désastre pour les sites de production français avec des conséquences économiques, environnementales et sociales catastrophiques.

Yara

Baisse des ventes pour Yara

Yara ajoute que sa présence en France garantit une sécurité d’approvisionnement et une disponibilité régulière de ses produits, sachant que plus de 50 % des engrais utilisés en France sont importés.

 

« L’impact pour Yara serait une baisse de vente équivalente à la production de notre usine de Montoir-de-Bretagne, soit 40 % de nos productions françaises d’ammonitrate », alerte encore l’entreprise.