« Au cours des dix prochaines années, les marchés agricoles devraient continuer à manquer de dynamisme. » Pourquoi ? Parce que la croissance chinoise ralentit et que les politiques relatives aux biocarburants auront moins d’impact, répondent la FAO et l’OCDE.
Les prix s’infléchissent
Ce rapport analyse produit par produit pour la période de 2017 à 2026, la production, la consommation, et la demande d’ici à dix ans, en tenant compte de la volatilité des marchés, des impacts climatiques, et de l’évolution de la population notamment.
En termes de prix, la FAO et l’OCDE estiment que « les prix réels de la plupart des produits agricoles, halieutiques et aquacoles s’infléchiront légèrement à la baisse au cours des dix prochaines années. » Sans oublier une certaine dose de volatilité.
Durant cette décennie, la part des pays de l’Europe occidentale dans la production mondiale d’orge, de seigle, de colza, de tournesol, de blé, de lait et de viande, « devrait chuter au fur et à mesure que les autres pays et régions vont voir leur croissance s’accélérer », prédisent les deux organismes.
Le « déclin » du biodiesel
Le « déclin » européen « sera plus particulièrement marqué pour le biodiesel », réalisé à partir de colza ou de tournesol. Sa production devrait baisser de 4 % en dix ans à la suite d’un recul de la demande de diesel, souligne le rapport.
L’Europe occidentale restera néanmoins le deuxième producteur mondial de biodiesel, mais une « inconnue majeure » repose sur la « possible révision à la baisse » du taux d’incorporation obligatoire, qui pourrait « engendrer une baisse radicale de la production », avertissent les auteurs.
Dans le même temps, la Fédération de Russie qui a « supplanté l’Union européenne » en tête du classement mondial des exportateurs de blé en 2016 devrait « conserver cette place en 2027 », avec « une part des exportations mondiales de 20 % » indique le rapport.
La Russie s’affirme sur le marché du blé
« La présence croissante de la Fédération de Russie sur les marchés d’exportation du blé ces dernières années a eu un fort impact sur les prix mondiaux et la progression ininterrompue de sa part de marché continuera d’influer sur les prix au cours des dix prochaines années » ajoute le rapport.
D’ici à 2027, l’Union européenne qui se classe à la deuxième place des exportateurs de blé représentera 18 % des échanges internationaux, suivie par les États-Unis (13 %), le Canada (11 %), l’Australie (10 %) et l’Ukraine (10 %).
Sur le marché du blé, la part de marché des pays exportateurs développés – principalement les États-Unis, le Canada et l’Australie – « pourrait bien diminuer » tout en conservant les marchés de blé de qualité supérieure à teneur en protéines élevée, indique le rapport annuel.
Des cheptels plus importants
« Dans les secteurs de la viande et des produits laitiers, la croissance de la production reposera à la fois sur l’augmentation de la taille des troupeaux et sur une production par tête plus élevée, avec des différences d’intensité toujours importantes. »
« Au cours des dix prochaines années, la production de volaille devrait représenter près de la moitié de la croissance totale de la production de viande, et, comparée à la dernière décennie, la hausse de la production de lait devrait s’accélérer, surtout en Inde et au Pakistan. »
(1) Organisation de coopération et de développement économiques.
(2) Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.