Ce 8 mars 2023, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, la Mutualité sociale agricole (MSA) a dressé le bilan de la population féminine en agriculture pour l’année 2021. Pourcentage de non-salariée agricole, nombre de cheffes d’exploitation, écart du montant des retraites… La France Agricole fait le point en cinq chiffres clés.
1. Près d’un chef d’exploitation sur quatre est une cheffe
En 2021, elles sont 104 900 cheffes d’exploitation ou d’entreprise agricole, soit une diminution de 1 % par rapport à 2020. Leur âge est de 51,6 ans contre 48,6 ans pour les hommes. Et comme leurs homologues masculins, elles sont très présentes dans l’agriculture traditionnelle, mais sont, elles, surreprésentées dans les filières d’élevage hors bovins.
Sur l’ensemble de ces cheffes, la proportion ayant bénéficié d’un transfert entre époux est de 9,4 %, soit 0,6 point de moins que l’année précédente. Autrement dit, au départ à la retraite du conjoint, une femme sur dix reprend la tête de l’exploitation ou de l’entreprise agricole. Sinon, elles sont environ 123 600 femmes d’exploitants à n’être ni cheffes, ni collaboratrices d’exploitation, et ne bénéficient donc pas du statut de non-salariée agricole.
2. Les femmes dirigent ou codirigent dans 29,5 % des cas
En 2021 toujours, 29,5 % des exploitations et des entreprises agricoles sont exploitées ou coexploitées par au moins une femme. Une proportion stable depuis trois ans. Dans 16,9 % des cas, les exploitations ou entreprises agricoles sont exclusivement dirigées par des femmes et dans 12,6 % des cas, elles sont dirigées par une équipe mixte.
En dix ans, l’effectif des collaboratrices d’exploitation a été divisé par deux, traduisant le désintérêt pour ce statut par les jeunes générations. Lorsqu’elles choisissent de rester sur l’exploitation pour y travailler, les femmes optent pour un statut de coexploitant.
3. La production agricole emploie 360 300 femmes
Selon les statistiques de la MSA, cet effectif représente 35,7 % des salariés du secteur, en baisse de 5,6 % par rapport à 2020 et en recul de 8,2 % depuis dix ans. Elles représentent 125 000 équivalents temps plein (ETP), soit un tiers des ETP.
Le recours au contrat à durée déterminée (CDD) occupe une place prépondérante dans l’emploi féminin de la production agricole. Ainsi, 80,7 % des salariées du secteur détiennent un CDD, ce qui représente 263 700 contrats de travail en 2021.
4. Des remplacements pour 1 196 non-salariées agricoles
En 2021, ce sont ainsi 1 196 non-salariées agricoles qui ont fait appel à un remplaçant en métropole pendant la période de congé de maternité. C’est davantage qu’en 2020 où elles étaient 1 029 femmes. Cela représente une hausse de 16,2 %. Depuis 2019, elles peuvent bénéficier directement d’indemnités journalières forfaitaires lorsqu’elles n’ont pas la possibilité d’avoir recours à un service de remplacement. Cette option n’a été utilisée que par 109 exploitantes en 2021, un effectif cependant en progression : 71 femmes en 2020, 38 femmes en 2019.
Au total, 69 % des exploitantes agricoles ayant accouché en 2021 ont eu recours à l’un de ces deux dispositifs d’indemnisation. Une proportion supérieure de deux points à celle observée en 2020.
5. Les non-salariées touchent 278,4 euros de retraite en moins que les hommes
Le montant de retraite des femmes reste à un niveau inférieur à celles de leurs homologues masculins. En prenant l’ensemble des retraités ayant eu une activité non-salariée agricole (statut de chef, conjoint et/ou aide familial), l‘écart tous régimes et tous droits est de 19,7 % en défaveur des femmes, soit 278,4 € brut en moins par mois. Ces dernières disposent en moyenne de 1 137 € brut par mois, contre 1 415 €/mois pour la gente masculine.
Dans le détail, pour celles ayant opté pour le statut de cheffe, la pension non-salariée agricole de droits directs de base (hors avantages complémentaires, hors retraite complémentaire obligatoire) est inférieure en moyenne de 302,4 € brut par mois. Pour les femmes ayant conservé le statut de conjointe collaboratrice souffrent d’un écart plus conséquent. Leur retraite s’élève à 1 098 € brut par mois, contre 1 353 € brut par mois pour les hommes ayant opté pour ce même statut.