Pas question de relâcher la pression : malgré l’annonce du gouvernement d’examiner les ordonnances attachées à la loi « Agriculture et alimentation » ce 12 décembre, pour une application au début de 2019, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs maintiennent leur mobilisation cette semaine.

C’est que les raisons de leur mécontentement sont nombreuses. « Les agriculteurs restent exaspérés par ces tergiversations, mais aussi stigmatisés et déconsidérés par les mises en cause récentes et répétées de leurs pratiques (start-up d’État sur l’utilisation du glyphosate, Greenpeace sur « les fermes-usines », Glyph’Awards de Générations futures…) », expliquent les syndicats, dans un communiqué commun du 7 décembre 2018.

Sans gilets jaunes

Problèmes de revenus, « agribashing », matraquage fiscal et réglementaire, augmentation « de plus de 70 % de la redevance pour pollution diffuse »… La colère monte, mais FNSEA et JA excluent toutefois « tout amalgame » avec le mouvement des gilets jaune. « Chaque département procédera selon ses modalités propres et à une date qu’il aura définie. […] Nous appelons à agir, dans le calme et le respect des personnes et des biens ».

L’heure est à la prudence dans les instances nationales et locales. À Beauvais (Oise), les agriculteurs avaient déversé la semaine passée du fumier devant la préfecture, promettant de revenir après le week-end. Ils ont finalement décidé de suspendre leur action au profit d’une rencontre avec leurs députés lundi.

Ils suivent le mot d’ordre national : « porter la voix des agriculteurs auprès de nos parlementaires et de nos préfets, afin qu’ils mesurent l’urgence de donner du temps et des moyens à la transition écologique de l’agriculture qui mérite d’autres moyens que la fiscalité punitive. »

« Actions mesurées, prudentes, maîtrisables… »

Dans l’Ouest aussi, les responsables départementaux du syndicalisme majoritaire ont déclaré dans Ouest-France préférer les « actions mesurées, prudentes, maîtrisables » aux démonstrations de force, craignant l’amalgame avec les « Gilets jaunes ».

Ailleurs en revanche, ça chauffe. À Guéret, dans la Creuse, 200 agriculteurs ont manifesté lundi dans une ambiance tendue, face aux tirs de balles en caoutchouc et de bombes lacrymogènes des CRS. Le député Jean-Baptiste Moreau était présent pour jouer les intermédiaires avec la préfecture.

Manif @FDSEA23 @JeunesAgri à #Guéret . Nouvel assaut d'un tracteur. Les CRS répliquent : balle en caoutchouc dans le pare-brise. Dispersion des manifestants avec des bombes lacrymogènes. pic.twitter.com/ZdA9iOoQjT

— La Montagne Creuse (@montagne_creuse) 10 décembre 2018 ]]>

D ans l’Ain, JA et la FDSEA sont attendus lundi soir pour des « actions coup de poing » devant les supermarchés Carrefour et Leclerc de Bourg-en-Bresse. En même temps que le discours très attendu du président de la République…

Alain Cardinaux