L’homme mis en examen pour l’assassinat, le 17 février 2016 à Mayran (Aveyron), d’une jeune conseillère agricole, a été jugé irresponsable pénalement par la cour d’appel de Montpellier, ce jeudi 30 novembre 2017. La chambre de l’instruction s’est prononcée pour un internement psychiatrique, jugeant, sur la base des rapports de quatre experts psychiatres, que l’homme de 47 ans ne pouvait être jugé devant une cour d’assises, son discernement étant aboli en raison d’une schizophrénie paranoïde et délirante.

Interdiction de se rendre en Aveyron

La cour d’appel a par ailleurs prononcé pendant une période de sûreté de 15 ans, l’interdiction de se rendre en Aveyron, d’entrer en contact avec la famille de la victime et de détenir une arme. L’interdiction de se rendre en Aveyron correspondait à une « forte attente » de la famille d’Élodie Bonnefille, a réagi Maître Stéphane Mazars, leur avocat. Concernant l’irresponsabilité pénale, « ce n’est pas une surprise », a-t-il dit, tout en soulignant que cette affaire resterait pour la famille « une cicatrice ».

L’audience du 9 novembre, au cours de laquelle la famille avait pu voir Xavier Espinasse, avait eu une « vertu pédagogique », avait-il souligné. Les parents de la jeune femme qui réclamaient cette entrevue et militaient jusque-là contre l’irresponsabilité pénale de l’homme, « ont pu voir de visu son état psychiatrique », avait-il expliqué.

Il « fallait » qu’il tue la jeune femme

Xavier Espinasse, dont l’avocate n’a pu être jointe jeudi, avait été mis en examen le 19 février 2016 pour « assassinat », la préméditation étant retenue. Dès sa garde à vue, les enquêteurs avaient noté ses propos incohérents et des motifs irrationnels. L’homme avait notamment expliqué que depuis plusieurs jours, « des choses n’allaient pas chez les hommes et les animaux de la ferme » et qu’il « fallait » qu’il tue la jeune femme « pour que cela cesse ».

Le corps de la jeune femme avait été retrouvé par les secours dans un étang, à 150 mètres de la ferme du frère de Xavier Espinasse. L’autopsie avait conclu qu’elle avait été brutalement ceinturée, étranglée, puis noyée.

AFP