À son pupitre, Julia Klöckner n’essaye pas d’enjoliver la situation. « Je suis très inquiète, déclare-t-elle. La sécheresse touche nos agriculteurs sévèrement. » Face à la gravité des conditions des derniers mois, elle vient s’exprimer sur les dégâts de la sécheresse et les actions gouvernementales à l’occasion d’une conférence de presse.
Malgré le soutien affiché, aucune aide financière directe ne sera allouée avant un état de lieux complet. « Le gouvernement fédéral, rappelle la ministre, ne peut apporter son aide qu’en complément des régions. Les conditions sont très précises afin de déclarer l’état de catastrophe naturelle. Nous avons besoin de rapports fiables sur les pertes des exploitants. »
Ce que les exploitants peuvent espérer
La ministre a par la suite détaillé les mesures autres que les aides directes déjà mises en place. Parmi celles-ci, on compterait, d’après nos collègues de Top Agrar et Agra Heute :
- l’autorisation d’utiliser des fourrages conventionnels en agriculture biologique ;
- l’autorisation de récolter les jachères ;
- des prêts du BVVG, une entreprise remplissant les missions de la SAFER ;
- des allégements fiscaux ;
- des prêts à taux préférentiels d‘une banque agricole.
D’après la ministre, « des rapports des régions devraient arriver dans les prochains jours, à la fin des récoltes ». Et les exploitants devront donc attendre ces rapports avant de bénéficier des aides.
Pessimisme du côté des agriculteurs
Les régions du Nord et de l’Est notamment sont les plus touchées. Le syndicat national des agriculteurs allemands, le Deutsche Bauernverband (DBV) a publié le 1er août ces nouvelles prévisions concernant les récoltes du pays. Pour l’organisation, les rendements devraient être en recul de près de 25 % par rapport à la moyenne des dernières années en blé tendre.
Devant les journalistes, la ministre a désigné les éleveurs comme les exploitants les plus touchés. « Dans quelques länder, la solidarité marche très bien, a-t-elle expliqué, des échanges informels ont été organisés, mais nous avons besoin de fourrage partout. »
À titre de comparaison, Julia Klöckner a enfin évoqué la grande sécheresse de 2003. Une aide de 72 millions d’euros mélangeant les fonds fédéraux et régionaux avait permis à l’époque de venir en aide à près de 12 000 exploitations. Cette année, d’après le DBV, les exploitants auront besoin de près d’un milliard d’euros pour couvrir leurs pertes.