L’énergie électrique photovoltaïque a connu une évolution en dents de scie ces dix dernières années. Alors qu’en 2008 on dénombrait tout juste 60 MW de puissance solaire raccordée au réseau électrique français, cette valeur a dépassé les 9 GW en 2019 (soit une multiplication par plus de 150). Ce chiffre impressionnant révèle pourtant de grandes disparités selon les périodes.
Tirée à la hausse par des tarifs de rachat incitatifs, la croissance a été très soutenue jusqu’en 2012, avant de connaître plusieurs périodes de baisse du volume de raccordement. La filière a résisté et s’en est trouvée renforcée et assainie par la disparition d’entreprises opportunistes. Le manque de sérieux de certains a pu coûter très cher (incendies, mauvaise exposition de panneaux, mauvaise étanchéité de bâtiments…) mais les beaux jours semblent de retour pour le solaire.
Une reprise qui s’accélère
Le cercle de réflexion « France Territoire Solaire » souligne une hausse de la puissance raccordée de plus en plus rapide. Le troisième trimestre de 2019 a vu un volume de raccordement d’environ 280 MW en France métropolitaine, soit une hausse par rapport au deuxième trimestre (224 MW), lui-même meilleur que le précédent (160 MW).
Les tendances mises en avant sont une reprise sur le segment autoconsommation avec 6 000 raccordements, une légère baisse sur les très grandes toitures (de 250 kW à 1 MW) mais une hausse dans toutes les autres catégories d’installations, notamment sur moyennes toitures (de 9 à 100 kW).
Des points à améliorer
En dépit de ces chiffres encourageants, France Territoire Solaire rappelle que le volume de raccordement reste inférieur à celui de prévu par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui vise 3 GW par an. Antoine Huard, le président du cercle de réflexion, rappelle que « le cycle des projets solaires est pluriannuel et que les freins actuellement subis en matière de procédures administratives […] impacteront les volumes de raccordement à venir » et donc l’objectif prévu.
Concernant l’état d’avancement des mesures issues du groupe de travail interministériel chargé du solaire, certaines filent bon train, mais d’autres sont au ralenti. L’aide au développement de l’agrivoltaïsme est lui totalement au point mort. Des projets en cours impliquant l’Institut de l’élevage (Idele) et la Fédération nationale ovine (FNO) permettront d’en savoir plus sur ce sujet qui fait débat et sur lequel les chiffres fiables manquent cruellement.