Dans un communiqué de presse, le Cirad lance un signal d’alerte : « Des centaines de millions de porcs chinois pourraient bientôt être confrontés à la terrible PPA. »
Multiplication des échanges
En cause, la multiplication des échanges avec les régions du monde où le virus circule. « Entre 1990 et 2011, les importations de porc et de produits dérivés par la Chine ont été multipliées par 25, notent les chercheurs. Si celles provenant de pays où sévit la PPA sont illégales, on ne peut exclure le risque lié à la contrebande. »
« Un reste de sandwich contaminé jeté puis consommé par un porc suffit à déclencher une épidémie, explique François Roger, chercheur au Cirad et codirecteur de l’UMR ASTRE. Or les détritus ou les eaux grasses des avions, bateaux ou restaurants sont souvent utilisés dans les élevages porcins chinois ».
Impacts considérables
« Chaque année, la Chine produit 500 millions de porcs, dont 40 % dans de petites fermes familiales ne comptant parfois qu’un ou deux cochons. Le pays constituerait un réservoir de virus énorme si la PPA s’y implantait, s’inquiète François Roger. Cela menacerait les économies émergentes de l’Asie du Sud-Est où l’élevage de porcs se développe considérablement. Qui plus est, l’impact économique et culturel serait dévastateur, car l’animal occupe une place centrale dans ces sociétés asiatiques. Les autorités chinoises en ont conscience, et souhaitent améliorer la préparation du pays avant l’arrivée de la maladie. »
Gérer le risque
Les chercheurs du Cirad, du RVC (Royaume-Uni), de la FAO et leurs partenaires chinois ont étudié les facteurs d’émergence de la PPA et ses voies de dissémination probables. Conclusion : « Étant donné la multitude de facteurs influant sur l’émergence de la PPA, gérer efficacement le risque nécessitera une approche intégrée alliant science et politique. »