« Des commerçants bouchers, poissonniers ont été récemment l’objet d’attaques de la part d’extrémistes végans », souligne dans un communiqué la CPME, jugeant « impératif de ne pas tolérer ou laisser se développer des comportements extrémistes ».

« Les commerçants n’ont pas vocation à servir de victimes expiatoires à quelques excités incapables de se rendre compte par eux-mêmes qu’ils desservent la cause qu’ils entendent promouvoir », insiste l’organisation patronale.

Plusieurs attaques ont été recensées ces dernières semaines contre des commerces lillois, principalement des boucheries, victimes de jets de projectiles et de peinture, bien recouvertes de faux sang.

Le 15 mai, la vitrine d’une boucherie située en plein centre de Lille a ainsi été recouverte par un tag « stop au spécisme », une action attribuée par la responsable du magasin à des militants de la cause végane.

Le 18 mai, la devanture d’une poissonnerie a également été dégradée, avec le même message (« Stop au spécisme ») inscrit sur le volet roulant. Un restaurant, d’après La Voix du Nord, a aussi été pris pour cible au début de juin.

Le spécisme (du latin « species », l’espèce) est une idéologie qui postule une hiérarchie entre les espèces, notamment entre l’être humain et les animaux.

« Aucun courant de pensée, philosophique ou règle de vie ne doit entraîner de violences »

« Si la question du bien-être animal est un véritable sujet, rien n’excuse ni ne justifie ces actes de vandalisme. Aucun courant de pensée, philosophique ou règle de vie ne doit entraîner de violences », met en garde la CPME.

Dans un communiqué publié après les attaques commises à la mi-mai, la maire de Lille Martine Aubry (PS) avait fait part de sa « consternation ». Elle avait aussi indiqué que la mairie allait se constituer partie civile.

Dans un communiqué, le préfet du Nord Michel Lalande avait lui assuré « suivre cette affaire avec la plus grande attention », rappelant aussi qu’au mois d’avril « sept boucheries de la métropole lilloise avaient été aspergées de faux sang ».

Selon une source policière, aucun autre incident de ce style n’a pour l’instant été répertorié en dehors de la métropole lilloise.

À la fin de mars, une militante de la cause animale a toutefois été condamnée à sept mois de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme », après avoir publié un message injurieux à l’égard du boucher du Super U de Trèbes, tué dans les attentats islamistes de l’Aude.

AFP