« Nous sommes dans l’exceptionnalité en tous points, annonce Jérôme Despey. D’abord en raison de la précocité des vendanges qui ont démarré avec 15 jours à trois semaines d’avance. C’est une précocité inégalée. Ça fait 30 ans que je suis vigneron. J’avais déjà commencé à vendanger autour du 15 août, mais jamais le 10 août, comme cette année. »

« Ensuite, la récolte sera exceptionnellement basse à cause du gel de printemps et de la sécheresse cet été. Je crains malheureusement qu’elle soit inférieure à 37 millions d’hectolitres. »

Pas d’accord avec les prévisions du ministère

Une heure avant que Jérôme Despey prenne la parole devant la presse, ce 25 août au siège de FranceAgriMer, le ministère de l’Agriculture avait publié des prévisions annonçant 37,2 millions d’hectolitres (contre 37,6 millions d’hectolitres, à la mi-juillet).

Jérôme Despey n’y croit pas en raison de la sécheresse qui règne dans son bassin, le Languedoc-Roussillon, où le ministère annonce 11,4 millions d’hectolitres alors que les producteurs pensent qu’ils rentreront moins de 11 millions d’hectolitres.

« Ce sera la plus petite récolte depuis 1945 », annonce le président du conseil des vins de FranceAgriMer. Rappelons qu’en 2016, la récolte s’était élevée à 45,5 millions d’hectolitres ».

Malgré cela, les marchés à la consommation devraient être normalement approvisionnés car il reste des stocks, notamment dans le Languedoc-Roussillon. FranceAgriMer n’est pas encore en mesure de les chiffrer mais Jérôme Despey assure qu’il suffit de se rendre dans les caves pour constater qu’ils sont « importants ». Les négociants trouveront de quoi approvisionner leurs marques, y compris celles qu’ils ont basculées en vin d’Espagne.

Compte tenu de la faible récolte, « il n’y a aucune raison que l’on ne retrouve pas les prix d’il y a deux ou trois ans pour les IGP et les Vins sans IG. Il n’y a aucune raison que l’on ne regagne pas 5 à 15 €/hl », estime Jérôme Despey.

Bertrand Collard (La Vigne-Vitisphère)