Cette estimation du NEPG vaut si toutes les pommes de terre sont arrachées. Cette année, les rendements moyens sont estimés à 43,9 t/ha, soit 6,8 % de moins que la moyenne quinquennale, mais environ 3 tonnes de plus que la campagne précédente. En 2014 et 2017, les récoltes totales avaient été beaucoup plus importantes.

« Cette saison, la production plus élevée a été causée par l’augmentation de la superficie consacrée aux pommes de terre de consommation dans les cinq grands pays, avec 9 % d’extension par rapport à la moyenne des cinq dernières années », note le NEPG dans un communiqué du 29 octobre 2019.

Récolte tardive

Ces chiffres ne sont toutefois que des prévisions car tout n’est pas encore arraché. « La récolte de cette année est en effet plus tardive que d’habitude, souligne le NEPG. Au début de septembre, tous les systèmes d’irrigation disponibles fonctionnaient car il faisait trop sec et en octobre, il faisait souvent trop humide pour arracher. »

« La situation est compliquée dans certains secteurs du Nord-Pas-de-Calais et de la Normandie, détaille François-Xavier Broutin, chargé de mission à l’UNPT, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre. Par ailleurs, en Belgique et aux Pays-Bas, le NEPG estime qu’à la fin de la semaine passée « près de 60 % des récoltes étaient encore à faire ». Cependant, depuis quelques jours, les chantiers ont pu redémarrer.

Bonne qualité

« La qualité est bonne, mais une attention et une surveillance supplémentaires seront nécessaires pendant le stockage, car de nombreuses pommes de terre ont été rentrées dans des conditions humides », alerte le syndicat. Quelques pourritures (bactériennes ou fongiques) ont été signalées et une bonne ventilation et un bon séchage sont nécessaires.

Le niveau des prix est à la hausse depuis environ deux ou trois semaines, du fait des incertitudes sur la poursuite de la récolte. « Pour l’avenir, tout dépendra des récoltes finales et de la qualité pendant le stockage. »

Le NEPG, pour sa partie continentale, conseille de ne plus augmenter la superficie en pommes de terre ces prochaines années. « Si nous avons une récolte normale en 2020 dans la zone UE-04 (hors Grande-Bretagne, NDLR) existante, le marché ne sera plus en équilibre », selon le secrétaire du NEPG.

Hausse des coûts de production

Le groupe de producteurs alerte aussi sur les contrats qui seront signés pour la prochaine campagne sur les quatre pays du continent, au regard de la hausse des coûts de production cette année. Ces derniers ont progressé en raison de l’augmentation de l’irrigation, des coûts supplémentaires pour les arrachages en conditions humides et surtout des coûts de stockage plus élevés. Cela s’explique par des hausses de coûts pour les alternatives au CIPC, mais aussi pour le nettoyage des bâtiments.

I. E.