Le plan prévention suicide, présenté en novembre 2021 par le gouvernement, prévoit le déploiement des sentinelles dans toute la France. Qu’elles soient vétérinaire, négociant, contrôleur laitier, expert-comptable, collègue agriculteur, salarié, retraité agricole, etc., les sentinelles seront formées à identifier et alerter sur les situations difficiles en agriculture. C’est la mobilisation générale voulue par le gouvernement face à un fléau qui touche un agriculteur par jour et trois salariés agricoles tous les cinq jours.

 

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Une première visite terrain

Si la fonction est nouvelle, certaines régions comme les Hauts-de-France, ont déjà leurs propres personnes ressources. C’est la raison pour laquelle Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État en charge des Retraites et de la Santé au travail, et Daniel Lenoir, coordinateur national interministériel du plan de prévention, se sont rendus, le 4 mars 2022, sur l’exploitation de l’éleveur Gervais Deschodt, déjà sentinelle.

 

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« En 2021, la cellule a accompagné 145 situations. Notre réseau de sentinelles permet d’identifier le plus en amont possible les situations de fragilité. Les sentinelles sont des personnes ressources qui ont un réseau et sont intégrées sur leur territoire via leurs activités professionnelles ou associatives. Elles constituent donc un maillon essentiel pour repérer et orienter au mieux les personnes en situation de fragilité », a expliqué Dominique Vermeulen, président de la MSA Nord-Pas-de-Calais qui a formé 35 sentinelles.

Des articulations avec le plan « santé mentale »

« Nous voulions pour cette première visite sur le terrain, nous concentrer sur le programme sentinelle, a expliqué Daniel Lenoir. Ce matin, il s’agit de réfléchir à la manière de mettre en œuvre, mais aussi d’enrichir la feuille de route du gouvernement. Nous avons pu rencontrer cinq sentinelles déjà en place dans la région », a expliqué Daniel Lenoir.

 

Une réunion de travail s’est tenue ensuite à l’ARS (Agence régionale de santé) en présence notamment de la MSA, du CHRU de Lille et de coordinateurs de programmes territoires de santé mentale. « Nous réfléchissons en effet à la façon d’articuler la feuille de route mal-être agricole et celle dédiée à la santé mentale et à la psychiatrie, initiée en 2018 par le gouvernement ».

 

Porté par Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, et Laurent Pietraszewski, le plan prévention suicide devrait être déployé d’ici au début de 2023 sur toute la France.

 

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