Lors de sa deuxième visite sur le terrain, le ministre de l’Agriculture a martelé que sa priorité serait le paiement des aides Pac. « J’ai demandé à l’Administration de me fournir, pour la semaine prochaine, des éléments sur les dates. Si dans certains cas, il faut 15 jours de plus, d’accord, mais je veux que les choses soient claires et lisibles. »

Autre cheval de bataille du gouvernement, la simplification. Concernant les règles européennes transposées en France, Jacques Mézard souhaite effectuer un bilan. « J’ai demandé à l’Administration de regarder concrètement là où il y a surtransposition, car il n’y a pas surtransposition partout. Notre volonté est de rétablir la situation, c’est-à-dire d’éliminer le surplus et nous allons nous y atteler tout de suite. »

Une « concurrence violente » à l’exportation

Pour ce premier tour des enjeux du monde céréalier, Jacques Mézard, qui se dit en « CDD jusqu’au 18 juin », a fait connaissance avec la Scael, coopérative de 1 800 adhérents, un des poids lourds de l’exportation du blé français. Philippe Voyet, son président, lui a demandé d’harmoniser les normes phytosanitaires, un enjeu essentiel de l’exportation.

« Nos normes ne sont pas en adéquation avec les besoins de nos clients. La concurrence sur le marché des céréales est violente. Nous sommes d’accord pour diminuer l’utilisation des produits phytosanitaires. C’est dans l’intérêt des agriculteurs, mais en adéquation avec les débouchés et notre économie », a souligné Cédric Burg, le directeur.

Davantage de recherche et d’innovation

La Scael a également demandé une fiscalité pour lisser les bonnes et les mauvaises années et davantage de recherche et d’innovation dans la filière céréalière. « Nous souhaitons produire de la féverole pour l’exporter en Égypte. Cette plante possède de nombreux atouts environnementaux et permet de diminuer les intrants. Mais nous ne pouvons pas en produire pour l’exportation car il nous manque un produit phytosanitaire qui n’est pas homologué en France. Il faudrait davantage d’innovation pour ces cultures », a expliqué la coopérative.

Aude Richard