Avant de les dénombrer, il a d’abord fallu les qualifier. Les professions de l’économie verte font l’objet d’une étude de la Dares, parue le 31 janvier 2017. Et les critères retenus par l’organisme en charge des études et des statiques du ministère du Travail, interrogent.

Sur les 4 millions d’emplois dénombrés pour le secteur de l’économie verte, il distingue en effet :

  • les professions vertes « qui ont une finalité environnementale » : elles rassemblent 144 000 personnes, en 2012 (production et distribution d’énergie et d’eau, assainissement et traitement des déchets et protection de la nature et de l’environnement).
  • et les professions verdissantes « dont l’exercice est potentiellement affecté par la prise en compte des préoccupations environnementales » : elles sont composées de 3 761 000 personnes en 2012 (bâtiment, transports, recherche, agriculture et sylviculture et entretien des espaces verts).

Ce qui montre que l’économie verte vient à compter de plus en plus de monde sur ses bancs, à condition de ratisser large. Et que le sursaut attendu par le gouvernement concernant les emplois verts peine (« les professions vertes » ne représentent que 0,5 % des emplois totaux). À moins de concevoir le domaine de façon transversale, et d’intégrer ainsi les professions verdissantes.

Le bâtiment plus vert que l’agriculture

Parmi les professions verdissantes, 2 % concernent l’agriculture. Cela signifie que seulement 75 000 personnes ont un emploi en agriculture susceptible d’être affectées par la prise en compte d’une préoccupation environnementale. Parmi eux, l’étude pointe les ingénieurs agronomes, les techniciens de conseil, d’étude ou de contrôle, les contremaîtres ou ouvriers de l’agriculture-sylviculture.

Avec des niveaux de diplômes très variés : 23 % ont un CAP ou un BEP, 20 % ont le baccalauréat, et 24 % un baccalauréat + 2 ans. Enfin, 85 % d’entre eux sont en CDI. Les exploitants agricoles ne sont en revanche pas comptabilisés par la Dares dans les professions verdissantes.

Loin devant l’agriculture, en tête du classement des professions verdissantes, on retrouve le secteur du bâtiment, avec près de 1,5 million de personnes. De là, à en conclure que la construction est moteur de l’économie verte en France…

Rosanne Aries