Christian Cardona, président de la FDSEA du Gers, nous explique la situation : 170 des 200 agriculteurs contrôlés cette année dans le cadre de la Pac n’ont pas reçu le versement des aides qui devaient l’être au 15 octobre. Pourquoi cela ? Parce que les dossiers contrôlés n’ont pas encore été traités. Jusqu’à l’année dernière, les agriculteurs bénéficiaient d’une avance de trésorerie mais cette dernière a été supprimée.

« Sanctionné avant d’être déclaré coupable »

Les agriculteurs ont notifié à la DDT qu’il était inacceptable que les aides soient retenues alors même qu’aucun des dossiers ne soit pour l’instant déclaré erroné. Cela est particulièrement vrai cette année où la récolte a été assez mauvaise dans le Gers. Les agriculteurs contrôlés ont donc été sanctionnés avant d’avoir été déclarés coupables.

« C’est comme si les Français se voyaient retirer leur permis de conduire en attendant les résultats de leur éthylotest. » Certains agriculteurs sont dans le rouge et se voient refuser par leur banque la prolongation de leur ligne de crédit. « On ne peut pas laisser les exploitations passer la fin de l’année sans avoir reçu leurs aides. »

« Face à ces revendications, tout le monde se renvoie la balle », précise le président de la FDSEA en visant la DDT et l’agence de service et de paiements (ASP).

Retard aussi dans le bio

À ce problème, s’ajoutent les retards de versement des aides bio. Bon nombre d’agriculteurs n’ont toujours pas reçu leur versement de 2016 et 2017. La FDSEA demande à l’État de prendre ses responsabilités. « Quand l’État incite à changer de voie, il doit tenir ses engagements. On touche là à la limite du système et à la complexité de l’administration française », déclare Christian Cardona.

Rendez-vous la semaine prochaine

La préfète du Gers doit s’exprimer sur ce sujet et sur l’actualité agricole lors d’une réunion le 10 décembre. La FDSEA a prévu de « s’inviter à la réunion ».

R.H.