« Nicolas Hulot s’est confronté comme tous les ministres de l’Environnement précédents, de gauche, de droite, du centre, au fait que l’État aujourd’hui n’est pas organisé pour produire la transition écologique à l’échelle dont on a besoin, analyse Pascal Canfin. L’État est organisé comme au vingtième siècle, voire parfois comme au dix-neuvième siècle. La transition écologique est un besoin du vingt-et-unième siècle. Et donc il faut faire un big-bang. »
La balle est dans le camp de Macron
À qui le directeur général de WWF, dont le nom circule pour remplacer Nicolas Hulot, renvoie-t-il la responsabilité de ce big-bang ? Au président de la République qu’il connaît bien. Pascal Canfin l’a croisé lorsqu’il était au gouvernement et qu’Emmanuel Macron était secrétaire général de l’Élysée. « Aujourd’hui, la responsabilité d’Emmanuel Macron […] est de faire le big-bang qui s’il n’a pas lieu sera le signe de l’échec de n’importe quel autre ministre de l’Environnement. »
Et pour illustrer son propos, Pascal Canfin choisit la Pac. « Je vous donne deux exemples. Le premier qui était en discussion avec Nicolas Hulot : le copilotage strict de la Pac par le ministère de l’Agriculture et le ministère de l’Environnement, donc de la réforme de cette politique qui engage des milliards d’euros pour nos agriculteurs. C’était en discussion. Je pense que ce serait excessif de dire qu’il l’avait obtenu, mais c’était en discussion avancée. »
« Un point de départ pour le successeur » de Nicolas Hulot
« Donc c’est possible, puisqu’il y était presque. Ça doit être un point de départ pour le successeur quel qu’il soit. Sinon, on n’a aucune chance d’y arriver quel que soit le successeur. […] Aucun écologiste ayant des convictions écologiques n’ira dans ce gouvernement s’il n’y a pas ce big-bang. Nous sommes absolument convaincus que la leçon à tirer du départ de Nicolas Hulot est que ça ne peut pas continuer comme avant. Sinon, c’est la chronique d’un échec annoncé. »