La Coordination Rurale a commenté, le vendredi 15 novembre 2019, les chiffres de l’installation en 2018 publiés par la MSA au début du mois. Un constat pour le syndicat : « Les statistiques présentées n’incitent pas franchement à l’optimisme. » Pour mémoire, la MSA affichait un nombre d’installés pour l’année 2018 en recul de 2,8 points par rapport à 2017, soit 394 installations en moins.

Perte d’attractivité

Pour commencer, le mode de calcul annoncé par la MSA pour le taux de renouvellement n’est pas « recevable », selon le syndicat. Pour la MSA, il s’agit du ratio entre les nouveaux installés et le nombre de chefs d’exploitation en exercice. Un calcul qui ne prend pas en compte le nombre de départs à la retraite, selon le syndicat.

La Coordination rurale pointe du doigt plusieurs faiblesses, à commencer par l’attractivité du métier. « La régression des vocations » serait en partie due aux prix trop peu rémunérateurs pour les actifs agricoles. « Gagner souvent au final moins que le seuil de pauvreté ! Qui d’autre qu’un agriculteur l’accepterait ? » interroge le syndicat.

Limites du parcours à l’installation

Qualifié de « restrictif », le parcours à l’installation ne doit plus seulement s’adresser aux jeunes de moins de quarante ans. Pour la Coordination rurale, « l’âge ne doit plus être un critère d’installation », les installés sans aides ou pluriactifs participent aussi au renouvellement des générations en agriculture et ne doivent plus être exclus des politiques à l’installation.

La Coordination rurale souligne aussi la complexité du parcours assimilé à un « parcours du combattant ». L’obligation de diplômes, la réalisation de stage et le suivi post-installation pour l’obtention des aides à l’installation qui « n’ont plus commune mesure avec les montants nécessaires à l’entrée dans le métier », sont dénoncés par le syndicat qui pointe par la même occasion la politique de « torpillage » de JA quant aux installations au-delà de 40 ans.

Le syndicat propose aussi une dotation au jeune agriculteur (DJA) unique revalorisée en zone défavorisée, le cautionnement par l’état des prêts à l’installation, ainsi que le libre choix d’utiliser l’enveloppe bonification pour les jeunes en phase d’installation. La section jeune du syndicat promet de défendre ces positions jusqu’à l’État et d’ajouter que si elles ne sont pas prises en compte, « l’érosion de notre profession se poursuivra ».

A. Gambarini