En bordure de 2×2 voies et au milieu des champs qui composent le « triangle de Gonesse » (Val-d’Oise), ces opposants célébraient, avec fanfare, numéros de clowns et débats, la « fête des terres de Gonesse ». Ils refusent l’« artificialisation » de ces parcelles, rares en banlieue parisienne.
« On ne va pas respirer du béton »
Immochan, la filiale immobilière du groupe Auchan, et le conglomérat chinois Wanda, prévoient d’y construire le complexe de commerces et de loisirs Europacity. Avec un budget de 3,1 milliards d’euros, ils espèrent créer 10 000 emplois et attirer 31 millions de visiteurs par an.
« Beaucoup croyaient à tort qu’on avait gagné [quand la justice a annulé la création de la zone, NDLR]. Il faut maintenant que la mobilisation progresse », déclare Bernard Loup, le président du collectif d’opposants CPTG. « On ne va pas respirer du béton », « ici futur Zad », proclamaient des pancartes dimanche, autour du potager planté par le collectif.
Une tour de fortune a été érigée, d’où les manifestants pouvaient observer l’ensemble du site, situé entre les aéroports de Roissy et du Bourget, à 15 km au nord de Paris. Le projet est contesté par les milieux écologistes, à l’origine de la manifestation, et par des commerçants inquiets.
Des élus locaux favorables
Il est au contraire défendu par les élus locaux qui ont organisé une conférence de presse dimanche matin à la mairie de Gonesse, autour du maire socialiste, Jean-Pierre Blazy. Tous ont affirmé, devant le directeur général du projet, qu’Europacity allait contribuer au développement de cette zone.
« Une minorité agissante met en cause un choix très majoritaire du département », souligne Arnaud Bazin, mettant en garde contre le « précédent » du projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes, initié en 1963 avant d’être abandonné cette année. Jean-Pierre Blazy a, lui, déploré l’« intégrisme écologique » des opposants.