Quelque 2 600 coopératives, de toutes tailles, existent en France et réalisent près de 86 milliards d’euros de chiffre d’affaires. « Elles doivent être exemplaires », a déclaré le ministre de l’Agriculture, tandis que le rapporteur Jean-Baptiste Moreau (LREM), lui-même éleveur et ancien président de coopérative bovine, a jugé qu’« elles ont perdu leur âme, pour un certain nombre », qui « bradent la production de leurs adhérents ».
Le projet de loi agriculture et alimentation prévoit une habilitation du gouvernement à prendre des ordonnances pour notamment définir les conditions de départ des associés coopérateurs, améliorer leur information, renforcer la transparence dans la redistribution des gains des coopératives à leurs associés coopérateurs. Il est aussi prévu des contrôles et sanctions.
« Attaque en règle contre les coopératives »
Plusieurs groupes politiques hors majorité se sont élevés contre le recours aux ordonnances, qui n’assure pas de « transparence » et dessaisit les parlementaires. M. Travert a cependant affirmé être « prêt à travailler » avec eux, alors que le sujet n’a pas été abordé lors des États-généraux de l’alimentation.
Et les députés de LR, notamment par la voix de leur président Christian Jacob, ancien coopérateur, sont montés au front pour critiquer « une attaque en règle contre les coopératives » qui ont permis « le développement agricole ».
Thierry Benoit (UAI) a aussi déploré de la « défiance » à l’égard de ces acteurs. Le ministre a récusé tout « coopérative “bashing” » et indiqué vouloir à l’inverse les développer et les rendre plus attractives.