« Nous y sommes presque », a lancé Cecilia Malmström, la commissaire européenne au Commerce, tard dans la soirée du samedi 1er juillet peu avant de reprendre l’avion à l’issue de deux jours de consultations décisives menées aux côtés du commissaire à l’Agriculture, Phil Hogan, dans des négociations officiellement entamées à la fin de mars 2013.
Conclure d’ici à la fin de l’automne
« Je suis bien convaincue que nos dirigeants pourront s’entendre sur un projet et lui donner leur bénédiction lorsqu’ils se verront le 6 juillet, en marge du sommet du G20 en Allemagne, a déclaré à quelques journalistes la commissaire suédoise. L’objectif est de parvenir à un accord final « d’ici à la fin de l’automne ».
« Le projet que nous espérons conclure la semaine prochaine abolira presque tous les droits de douane entre nous et ceci représente beaucoup d’argent, des milliards en fait », a-t-elle précisé, disant espérer un triplement des exportations agricoles de l’Europe vers le Japon et une hausse d’un tiers des exportations totales vers ce pays.
Encore des détails « sensibles » à régler
Cet ensemble à présenter dans quelques jours concernerait l’accès des produits de chacun au marché de l’autre, tandis que sur certaines questions techniques, sur la protection des investissements et le règlement des différends, Japon et Union européenne comptent prendre plus de temps après les vacances d’été, a expliqué Cecilia Malmström.
Les discussions achoppaient notamment sur les taxes très élevées appliquées sur les fromages importés des pays de l’Union, d’un côté, et les droits de douane imposés en Europe sur les voitures en provenance du Japon, de l’autre. Sur ces questions « sensibles » de barrières tarifaires, une entente n’est « pas encore tout à fait là », a tempéré la commissaire en réponse à une question.
Des pourparlers « très durs »
Le ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida, a de son côté décrit des pourparlers « très durs ». « Il y a eu des progrès significatifs mais il reste encore des questions importantes que les deux parties doivent régler », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il se rendrait peut-être à Bruxelles pour tenter d’y parvenir.
Un accord enverrait « un signal fort au reste du monde sur le fait que l’Union européenne et le Japon croient dans le libre-échange et pensent qu’on ne devrait pas construire des murs ou accroître le protectionnisme », a dit Cecilia Malmström. Elle faisait allusion à la politique du président américain Donald Trump qui consiste, selon elle, à dire « vous perdez et je gagne ».