Planté à l’extrémité du terrain, le panneau d’affichage informe de la construction d’un collège sur une parcelle perdue au milieu des champs. « Une aberration » pour les membres des quatre exploitations riveraines qui ont décidé de déposer un recours devant le tribunal administratif le 6 janvier 2017. Leur objectif : défendre leur outil de travail.

Non conforme au PLU et à la loi littoral

Avec leur avocat, ils attaquent le permis de construire principalement sur la non-conformité au PLU (plan local d’urbanisme) et à la loi littoral. « C’est une zone réservée par la mairie pour l’extension de salle de sport. Le PLU aurait dû être révisé », ont argumenté les agriculteurs, le 11 janvier 2017 lors d’une conférence de presse à Hillion, commune entièrement soumise à la loi littoral.

La première maison se situe à 900 m du terrain, difficile dans ces conditions de respecter la règle de l’extension de l’urbanisation en continuité avec les agglomérations et villages existants. Sans parler de l’impact sur la zone humide qui se trouve juste en contrebas de la parcelle concernée, une zone hydromorphe remblayée avec 30 000 m³ de terre il y a quelques années.

Préjudices à venir

Les agriculteurs redoutent les nombreuses contraintes à venir sur leur activité. Ils s’interrogent : « Comment pouvoir réaliser des épandages de produits phytosanitaires avec des collégiens dans la cour ? Pourrons-nous encore circuler avec des engins agricoles ? Comment assurer le déplacement des animaux ? Que faire si une pétition des parents circule au moment des épandages des effluents ? » Tous s’inquiètent de l’urbanisation à venir.

Sur le terrain, la polémique enfle. Le dimanche 15 janvier 2017, une manifestation a réuni 250 personnes sur place (fédération du bâtiment, parents d’élèves…). Le conseil départemental aurait annoncé le retrait du permis. Les associations écologistes, quant à elles, ne s’expriment pas. Les agriculteurs, eux-mêmes parents, rappellent qu’ils ne sont pas opposés à la construction d’un collège. Ils demandent plus de concertation, n’ayant jamais été associés à l’élaboration du projet malgré de nombreux rendez-vous.

Isabelle Lejas