Concernant la réforme des retraites, le président de la Caisse centrale de MSA, Pascal Cormery, se déclare favorable au calcul de la pension des exploitants agricoles sur les 25 meilleures années (et non sur la totalité de la carrière comme aujourd’hui) : « Ce serait un moyen de tenir compte de la variabilité du revenu des agriculteurs et de faire progresser le montant des pensions. Des simulations ont estimé un gain de l’ordre de 300 à 400 euros par mois. »

Selon Pascal Cormery, la profession agricole serait prête à verser davantage de cotisations pour de meilleurs droits en fin d’activité, par exemple « en transformant des points de CSG-CRDS en cotisations retraite ». Il juge le droit à la pénibilité « complexe » à mettre en œuvre pour les chefs d’exploitation et estime que le recul de l’âge de départ à la retraite « ne changera pas grand-chose dans la mesure où les non-salariés agricoles cessent déjà leur activité à 64 ans en moyenne ».

À la question du mal-être en agriculture, la MSA confirme les chiffres donnés par le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau en marge des assises de l’agriculture, le 13 octobre 2022 à Laval (Mayenne). Quarante-cinq départements ont mis en place un comité de suivi, dont quarante un comité technique, alors qu’il reste trois mois avant l’échéance du plan gouvernemental.

Pascal Cormery précise qu’il faut ajouter à ce chiffre tous les départements qui avaient déjà mené des actions contre le suicide des agriculteurs sans s’inscrire strictement dans ce dispositif. Au passage, il dénombre 1500 sentinelles actives au sein du réseau de la MSA (élus, salariés, médecins…).

Pour un TO-DE pérenne

La MSA a donné un avis favorable au projet de loi de financement de la sécurité sociale en cours de discussion au Parlement. En particulier, elle rejoint la demande de pérennisation du dispositif d’exonération de certaines cotisations sociales par les employeurs de saisonniers agricoles (TO-DE). « Non pas pour payer moins mais parce que nous avons besoin de compétitivité si on veut continuer à produire des fruits et légumes sur notre territoire », explique Pascal Cormery.

En revanche, le chèque alimentaire, pourtant promis par Emmanuel Macron, n’a pas été mis à l’ordre du jour des discussions parlementaires. La MSA elle-même s’est appuyée sur son réseau pour mener des actions de solidarité en mars 2020. Pascal Cormery est disposé à poursuivre la réflexion sur le chèque alimentaire, y compris avec la suggestion d’une sécurité sociale de l’alimentation, mais en s’assurant que sa mise en œuvre profite à une alimentation de qualité au profit des familles qui en ont besoin.