« Le Paris Grain Day Consensus affiche une tendance baissière pour l’année civile 2019 », annonce Michel Portier, directeur du Paris Grain Day. À l’issue de cette conférence annuelle, organisée par Agritel, les professionnels présents (1) sont invités à se prononcer sur leur sentiment concernant la santé du marché des premières agricoles pour l’année à venir. Ils peuvent ainsi voter selon un barème allant de 1 (très baissier) à 5 (très haussier). Cette année, la moyenne obtenue est de 2,55 sur 5. Cet indicateur est inférieur à celui de 2018 qui était de 2,83, un consensus déjà baissier.

 

Les échanges ont mis en avant 3 éléments de marché qui sont primordiaux pour l’année 2019 :

  • En blé, c’est la forte hausse des emblavements et les bonnes perspectives de récoltes à venir sur le bassin mer noire. « Les conditions climatiques sont excellentes pour le développement des cultures d’hiver. La Russie devrait avoir une très bonne récolte, avec de grandes quantités de blé disponible à l’export », a déclaré Andrey Sivoz, directeur de SovEcon, société russe de conseil sur les marchés agricoles.
  • En oléagineux, c’est la lourdeur du soja qui inquiète le plus avec une réduction de la consommation chinoise, le maintien d’importants stocks américains et une poursuite de la domination exportatrice brésilienne. « Le prix du soja est surévalué », a estimé Thomas Mielke, directeur de Oil World. Il s’attend à une baisse des cours au regard d’une probable diminution de la trituration de la graine en Chine.
  • Plus globalement, les incertitudes géopolitiques et le ralentissement, bien que modéré, de l’économie mondiale laissent les opérateurs dans une situation prudente.

 

Michel Portier temporise avec un avis plus haussier à plus long terme : « la perspective d’une hausse de la consommation de matières premières agricoles dans les biocarburants a été à plusieurs reprises évoquée comme un facteur de soutien majeur pour les prochaines années ». Cela concerne par exemple le maïs pour l’éthanol aux États-Unis et en Chine, ou l’huile de palme en Indonésie.

(1) Environ 250 professionnels, dont 35 % d’internationaux avec 24 pays représentés.