Organisées par la mission Agrobiosciences rattachée à l’Inra, les vingt-cinquièmes Controverses européennes de Bergerac se sont déroulées du 16 au 18 juillet. Cette année, environ 150 chercheurs, citoyens, élus et agriculteurs ont échangé sur « l’image des mondes agricoles dans la société ».
Développer des modèles viables aptes à perdurer
Un des débats a porté sur les hors-cadres familiaux. Quels sont leurs atouts, leurs faiblesses ? Qu’est-ce qui leur permet de réussir ? Qu’apporte cette nouvelle génération ? Un groupe de réflexion local né des Controverses travaille sur ce sujet. L’apport des Nima (Non issus du monde agricole) dans les années soixante-dix et quatre-vingt a été important. Par exemple, ils ont changé l’organisation de la production avec les services de remplacement. Ils ont aussi été les pionniers de la vente directe.
« Aujourd’hui, ils apparaissent de plus en plus comme un espoir pour transmettre les exploitations », souligne Arnaud Bourgeois, éleveur et récemment installé après une carrière de vétérinaire. Bruno Macias, agriculteur franco-espagnol, a créé l’association Neo-Agri avec l’ambition de valoriser l’image du métier et de développer des modèles viables aptes à perdurer.
Mais pour Jacques Chèvre, éleveur retraité et installé en tant en hors-cadre familial au milieu des années soixante-dix : « La profession agricole traditionnelle ne croit pas assez aux Nima. Pour eux, c’est souvent installer des RSA (revenu de solidarité active). Ce qui est un peu l’insulte suprême. »
Des vocations et… du hasard
Paula Doci, doctorante en géographie, travaille sur les installations hors-cadre en Italie. Elle s’intéresse à leur parcours, qui « ne se limite pas aux vocations, mais relève parfois du coup de pouce du hasard ». Elle observe ces migrations des métropoles vers la campagne en interrogeant notamment les représentations à l’œuvre à cette occasion sur la nature, la terre mais aussi la ville.