Dans « L’interview » sur BFM TV et RMC, Apolline de Malherbe a reçu le 27 avril 2022 Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E. Leclerc. Ils ont échangé sur les causes de l’inflation et les solutions à court terme pour y remédier.
Spéculation et anticipation
Selon Michel-Edouard Leclerc, « 60 à 70 % de ceux qui achètent (...) sont des fonds d’investissement qui viennent faire de l’argent » et qui « ont intérêt à spéculer » pour verser ensuite des « dividendes colossaux ». Ainsi, c’est la spéculation et les anticipations de manque de matières premières qui font augmenter les prix, notamment des céréales, affirme le patron des centres E. Leclerc.
Il explique également que si les prix de la volaille de chair montent, « c’est conjoncturel », dû aux pertes causées par la grippe aviaire. Quant aux filières allaitante et porcine, pénalisées par les coûts de l’alimentation, « les 5 % d’inflation sur le dernier mois compensent » la baisse des prix dans ces secteurs sur les cinq dernières années.
Absorber l’inflation
A court terme, l’urgence pour Michel-Edouard Leclerc est de « lever l’interdiction de devoir faire au moins 10 % de marge sur la vente des produits alimentaires inscrite dans la loi Egalim ». Selon lui, cela permettrait « d’absorber une partie de l’inflation en rognant les marges des distributeurs ».
En parallèle, il va demander au prochain gouvernement de « lever ou reporter l’interdiction de faire de la communication sur des opérations de carburants à prix coûtants prévue dans la loi sur le climat ». Cette interdiction doit être effective à partir du 1er juillet 2022.
Enfin, il appelle à la « création d’une commission d’investigation pour regarder, depuis les transports jusqu’aux marges de la distribution, qui augmente quoi ».
« Pas de pénurie mais des ruptures de stocks »
Au sujet des pénuries, Michel-Edouard Leclerc s’est montré rassurant : « Pas de pénurie mais des ruptures » car certains surstockeraient par anticipation.
Il constate aussi des changements de consommation : les clients « achètent moins et moins cher ». Quant au futur chèque alimentation, Michel-Edouard Leclerc appelle à « faire efficace » en ne réduisant pas son utilisation aux magasins « chers ».
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