« Si nous ne faisons rien, dans dix ans c’est l’ensemble de notre élevage et de notre agriculture qui s’effondrent, a lancé Nicolas Sarkozy. Je vais être très franc et très clair. Je ne crois pas à la possibilité de fixer un prix unique administratif. Pourquoi ? Parce que du monde entier arrive du lait et de la viande. Sauf à nous enfermer derrière une sorte de ligne Maginot, ça ne marche pas. »

Deux leviers d’action

Qu’envisage l’ancien président aujourd’hui candidat à la primaire de son parti ? Deux choses. « La première, il faut baisser massivement les charges qui pèsent aujourd’hui sur nos producteurs […] pour les mettre à égalité de compétitivité. Savez-vous que nous payons entre 25 et 50 % de charges de plus par rapport aux agriculteurs espagnols ou allemands. »

 

Voilà pourquoi Nicolas Sarkozy « souhaite une baisse de 34 milliards d’euros des charges pour permettre à nos entreprises agricoles d’être en capacité de lutter à armes égales contre la concurrence. Deuxièmement, il faut un meilleur partage de la valeur. Les prix payés aux producteurs sont trop faibles, et les prix payés par les consommateurs sont trop élevés. Il faut que l’État soit au côté des producteurs dans le dialogue qu’ils ont avec les six grands de la distribution. »

 

Une journaliste présente sur le plateau a interpellé l’ancien chef de l’État lui demandant s’il existait un levier. « On a compris que la politique du gouvernement est de ne pas faire plus. Le levier, c’est quoi ? Ça porte un nom, c’est la contractualisation. C’est-à-dire qu’on s’engage sur le long terme entre les producteurs et les distributeurs pour garantir un prix contractualisé pour lisser les effets. »

Lisser les déficits et les bénéfices sur cinq ans

Pour conclure, Nicolas Sarkozy a annoncé vouloir modifier la fiscalité des exploitations agricoles en permettant à chacune d’elles « de lisser sur cinq ans les déficits et les bénéfices, parce que l’activité agricole est aléatoire en fonction du temps et de la récolte. Il faut permettre à chacun au lieu d’avoir une provision pour aléa qui ne marche pas aujourd’hui, de lisser sur cinq ans pour leur permettre de payer leurs charges et assurer une concurrence efficace. »