« Les offres sont irrecevables en l’état. Il n’y a pas de plan de financement. Un point d’étape est prévu au tribunal de commerce le 22 juin à 10h30. Les repreneurs potentiels ont encore jusqu’au 22 juin pour compléter les offres », détaille Sébastien Lafon.
« Irrecevables en l’état »
L’une émane d’éleveurs bretons qui reprendraient 160 salariés, l’autre d’un franco-israélien qui garderait tous les salariés, précise Élise Brand, l’avocate des salariés, plutôt pessimiste, même si les offres peuvent toujours être améliorées.
« On ne sait rien de ce dernier, même pas si c’est un industriel, s’il a des abattoirs en France ou en Israël. C’est fantomas. Quant aux éleveurs bretons, il était question de 70 éleveurs ; là, ils ne seraient plus que quatre », ajoute-t-elle.
Les salariés espèrent en savoir plus jeudi : un comité central d’entreprise est prévu à 15 heures. Les bureaux de l’administrateur judiciaire ont fait savoir qu’il ne communiquait pas avec la presse et la direction du groupe n’était pas joignable dans l’immédiat.
Dans le rouge depuis la reprise
AIM Group est né de la reprise en 2015 de l’abattoir AIM de Villedieu-les-Poêles, à 66 % par une SAS composée de salariés et à 34 % par la SEM Imagine (45 % département de la Manche, 45 % Région Normandie et 10 % Caisse des dépôts et consignations).
Cette reprise faisait suite au dépôt de bilan de l’ancienne société AIM qui employait 590 personnes à Villedieu et à Antrain (Ille-et-Vilaine), site repris par le groupe breton Chapin-Monfort. Placé en redressement judiciaire au début d’avril, AIM Group a souffert d’un manque de liquidité dès ses débuts en 2015.
Une enquête préliminaire est en cours à la suite d’une plainte contre X d’une association d’ancien salariés d’AIM, « Les trois petits cochons », pour faillite frauduleuse, banqueroute, abus de bien sociaux, extorsion, escroquerie et recel, indique le parquet de Coutances.
Selon Élise Brand, cela porte sur des faits qui datent d’avant la reprise en 2015. Les salariés actuels accusent la SEM Imagine, propriétaire des locaux, d’avoir imposé un loyer trop élevé à AIM. Le département estime lui que c’est la confiance de la filière qui a manqué à l’abattoir.