Dotée d’une superficie de 120 m² pour une capacité de tuerie de 1 000 animaux par an, la salle d’abattage de Saint-Auban-sur-l’Ouvèze fait partie des plus petits abattoirs de France.

Opérationnelle depuis janvier 2020, elle est le fruit d’une mûre réflexion initiée par une douzaine d’éleveurs ovins et caprins du secteur, tant en bio qu’en conventionnel.

 

« Depuis la fermeture de l’abattoir de Rémuzat il y a une quinzaine d’années, nous étions obligés de faire plusieurs heures de route pour tuer nos animaux, explique Alexandre Reynier, polyculteur-éleveur et président de la Cuma de la Haute-Ouvèze. Cela devenait très contraignant pour nous. Nous avons donc réfléchi à une solution plus locale. » En 2015, un stagiaire d’Agribiodrôme étudie la faisabilité d’un abattoir de proximité ou mobile dans les Baronnies. S’en suit alors de nombreuses réunions pour déterminer la capacité d’accueil, le coût du bâtiment… Au final, le projet aboutit à une salle d’abattage fixe dans un bâtiment écoconstruit avec ossature en bois, isolation en laine de bois et panneaux photovoltaïques.

Abattoir communal

« La commune a pris en charge la construction du bâtiment, ce qui nous a permis de bénéficier de subventions », indique Alexandre Reynier. Coût total de l’investissement : 385 000 €, subventionné à hauteur de 70 % par l’État et la Région. La gestion est déléguée à la Cuma. « Celle-ci paie une redevance annuelle qui permet de rembourser sur quinze ans les 30 % de participation de la commune », explique le président.

 

La salle d’abattage répond aux mêmes normes que celles exigées dans les abattoirs industriels et les douze éleveurs utilisateurs ont passé une formation de « responsable protection animale ». Tous se sont formés aux différents postes de la chaîne d’abattage. « Les plannings sont connus à l’avance, et il faut en moyenne quatre éleveurs en présentiel pour une tuerie, en plus du préposé. »

 

Le coût lié au fonctionnement de l’abattoir a été fixé à 1,50 €/kg de carcasse : « Le double d’un gros abattoir, mais c’est un choix que nous assumons. Nous sommes fiers de maîtriser notre filière de la naissance à la mort de nos animaux, le tout dans le respect et le bien-être animal. »