«Je voulais une fosse caillebotis à côté de l’aire paillée dans ma nouvelle stabulation », explique Hervé Espinasse, à la tête de 110 vaches salers, à Bagnols dans le Puy-de-Dôme. Il souhaitait surtout limiter l’astreinte car, avec sa stabulation entravée de 80 places, ses journées étaient bien chargées. Désormais, les vaches suitées prennent place dans la nouvelle stabulation. Celles qui vêlent en fin d’hiver et début de printemps logent dans l’ancienne étable entravée et, dorénavant, chacune a une place à l’abri.

Hervé épand 6,5 kg de paille par vache et par jour. « Je n’ai pas de matériel spécifique, ajoute-t-il. Je passe tous les deux jours sur l’aire de vie des animaux avec l’épandeur à fumier, dans lequel je charge deux balles, ajoute-t-il. Ainsi, je limite la poussière et les frais de matériel. » Les portails sur les pignons à la hauteur de l’aire paillée offrent un accès facile. Hervé profite que les vaches soient bloquées au cornadis et les veaux enfermés dans leur case pour épandre la litière. Avec deux lots de 35 vaches, le nombre de barrières à ouvrir reste réduit. « Les quantités de paille apportées sont généreuses, souligne Stéphane Berthin, de l’EDE. Dans une installation de ce type, 5 kg par vache suffisent pour un bon niveau d’hygiène. »

Réduire le salissement de la litière

La fosse caillebotis, placée derrière le cornadis, mesure 3,7 m de large. Les animaux restent bloqués 2 heures le matin et 1 heure le soir dans cette zone. Le but est de limiter le salissement de la litière. La surface de plus de 10 m2 par vache est un élément favorable au maintien de la propreté des animaux. Lorsque la surface est plus réduite, le salissement s’accélère.

Économe en fonctionnement, cette stabulation a un prix à l’achat parmi les plus élevés du marché. La fosse de 52 m de long a coûté 60 500 € à elle seule. « Cet aménagement ne me convenait pas car je ne voulais ni racler avec le tracteur, ni installer un racleur automatique », explique Hervé.

Dans la fosse, un broyeur-malaxeur immergé est programmé pour mélanger l’effluent tous les jours pendant l’hiver afin d’éviter qu’une croûte ne se forme et gêne la reprise du lisier. Un mur de refend au centre de la fosse est indispensable à la circulation du liquide. Ce malaxeur est installé au milieu de la fosse. En cas de panne, comme ce fut le cas en fin de saison dernière, il faut soulever les caillebotis pour atteindre le mécanisme. « C’est un peu moins pratique, indique Stéphane Berthin. Mieux vaut prévoir un prolongement de la fosse à l’extérieur du bâtiment et installer le broyeur-malaxeur dans cette partie, plus accessible. Ainsi installé, il peut être relié à la prise de force du tracteur en cas de panne. »

Autre option coûteuse, le toit isolant en panneaux sandwichs auquel l’exploitant tenait car son bâtiment est situé à 850 m d’altitude au pied du Puy de Sancy.