De quoi parle-t-on

- Diversité de formules. La vente par colis consiste à livrer ses produits directement au domicile du consommateur ou en point de dépôt. Les formules varient selon que le producteur livre lui-même, embauche un chauffeur ou confie la tâche à un transporteur. Les réglements peuvent se faire à l'avance, sur internet par exemple, ou au moment de la distribution.

Dans tous les cas, le défi est de se constituer une clientèle quand on se lance et, ensuite, de la fidéliser en garantissant la régularité et la qualité des prestations.

Prix pratiqués en viande

- Etude. Ce circuit est particulièrement bien adapté à la vente de viande en morceaux. L'enquête « Produire et commercialiser en circuits courts », menée notamment par les chambres d'agriculture, l'Institut de l'élevage et les réseaux Trame et CERD en 2010, permet de tirer des tendances de prix.

- Boeuf. Il existe des colis de 30 kg mais les formats les plus utilisés sont ceux de 5 et 10 kg, facturés en moyenne 11,80 €/kg (prix variable selon les morceaux choisis).

- Veau. Comme en boeuf, les colis font majoritairement 5 ou 10 kg, avec un prix moyen de 13,30 €/kg.

- Agneau. Le prix des ventes s'échelonne entre 10 et 17 €/kg. Seuls 22 % des éleveurs sondés dépassent 13 €/kg, selon l'étude.

Logistique

- Véhicule. A moins de confier les livraisons à un transporteur ou de louer un véhicule, formules onéreuses, il faut acquérir une camionnette ou une remorque adaptée pour préserver la chaîne du froid. La rentabilité dépend des volumes transportés. Les éleveurs de la société « Ah la vache », dans le Perche, par exemple, comptent par livraison 100 € de gazoil, 80 € d'amortissement du véhicule et 120 € de rémunération du chauffeur. Soit 1 € par kilo de viande livrée. Imbattable au regard des propositions de professionnels extérieurs.

- Conditionnement. Empaqueter le produit dans les normes implique de disposer d'un atelier permettant l'emballage, sous-vide ou non, avec des balances étiqueteuses et assez de place pour stocker les cartons.

- Communication. La relance des clients s'avère gourmande en temps. De même que la recherche de nouveaux, sur les salons, en faisant de la publicité... Tout cela doit être incorporé dans le prix final.

Envois postaux

- Emballage spécial. La livraison par voie postale nécessite d'investir dans des emballages fiables et pratiques, garantissant la chaîne du froid. Le choix est vaste. Il en existe à monter soi-même, très économiques mais qui demandent du temps de préparation. Attention aux colis en polystyrène, qui peuvent s'avérer fragiles. Des producteurs optent pour l'ajout d'accumulateurs de froid (les « plaques eutectiques ») qui maintiennent une basse température jusqu'à 72 heures. Compter entre 10 et 15 €/pièce.

- Frais de port. Outre le coût de l'emballage, l'expédition est très onéreuse. « Entre 30 et 40 € », témoignent les éleveurs engagés avec le site internet « Nature et régions », dans la Nièvre. Ces derniers demandent une participation aux frais de port de 14 €. A eux de compenser la différence en valorisant la qualité de leur viande dans le prix de vente.