Nous avons mis à l'épreuve cinq tracteurs dans le segment de puissance des plus de 200 ch de type européen sur une exploitation du nord de l'Allemagne. Pendant une semaine, nous les avons testés au déchaumage, au labour, avec un combiné de semis et au transport de lisier sur route. Les tracteurs ont ensuite pris le chemin de la station d'essai de la DLG (société des agriculteurs allemands), basée à Francfort, pour un passage au banc de puissance et de traction.
Les tracteurs testés sont le Fendt 724 Vario TMS, John Deer e 6210R Direct Drive, Massey Ferguson 7624 Dyna-VT, New Holland T7.270 Autocommand et le Valtra T203 Direct. Ils répondent tous à la norme Tier 4i (Stage IIIB). Tandis que les trois tracteurs du groupe Agco (Fendt, Massey Ferguson et Valtra) et le New Holland utilisent la solution SCR avec l'adjonction d'AdBlue, John Deere conserve une vanne EGR associée à un filtre à particules FAP et un catalyseur d'oxydation diesel (DOC). Parmi les absents, Claas, Deutz-Fahr et Case IH n'ont pas souhaité participer au test comparatif. Précisons que le Puma CVX 230 est le jumeau du New Holland testé.
UN TEST EN DEUX TEMPS
La première semaine, nous avons pris en main les tracteurs sur une parcelle avec des tiges de colza et des chaumes de blé. Chaque tracteur était attelé à tour de rôle à deux déchaumeurs à dents (un Lemken Smaragd porté de 4 m et un Väderstad Swift traîné de 6 m), une charrue Pöttinger 5 corps puis un combiné de semis Amazone de 3 m. La prise en main permet de découvrir les différentes fonctions et la manière de les utiliser. Dans certains cas, le manuel d'utilisation s'avère obligatoire. Pour comparer la consommation sur route, deux chauffeurs se sont relayés sur un parcours de 100 km avec une citerne de lisier de 30 t. Les représentants des constructeurs sont intervenus au bout de quelques jours de conduite pour répondre aux interrogations.
A la station d'essai de la DLG, les tracteurs ont subi une batterie de mesures afin de connaître les puissances exactes, la consommation, la capacité de relevage, le débit hydraulique ou encore le bruit en cabine. Le banc de traction a permis de déterminer la force de chaque tracteur. Pour ce test, un camion doté de capteurs et d'ordinateurs est tiré par le tracteur à analyser. Il est alors possible de simuler une utilisation du tracteur au déchaumage et de connaître précisément sa puissance de traction et sa consommation pour réaliser cet effort.
Quatre tracteurs sont équipés d'une transmission à variation continue. Seul le John Deere 6210R fait exception avec le Direct Drive, une transmission sans interruption de traction qui bénéficie d'une technologie à double embrayage et des gammes mécaniques robotisées. Afin de connaître son rendement, un second John Deere 6210R équipé d'une transmission à variation Auto-Powr est également passé au banc de puissance et de traction (lire page 51).
Afin de supprimer l'effet « chauffeur » et les habitudes de conduite prises avec une marque ou une autre, neuf chauffeurs de gabarit et d'âge différents se sont relayés au volant des tracteurs. Une séance de debriefing d'une journée a permis de confronter les expériences de conduite et d'élaborer les conclusions.