« C LA FRANCE AGRICOLE 3452 - 48 - 14 septembre 2012 e que Cap Seine a mis en place correspond à ce que j'attends d'une coopérative en matière de commercialisation de grains », annonce Jérôme Regnault, installé depuis 2000 sur une exploitation de 330 hectares de grandes cultures à Plaisir, dans les Yvelines. Il commercialise ainsi entre les deux tiers et les trois quarts de sa récolte et achète la moitié de ses approvisionnements (phytos et semences) avec sa coopérative.
Il utilise les produits structurés mis en place par Cap Seine. Il s'agit de contrats de vente de grains qui sont adossés au marché à terme et qui permettent généralement de participer à la dynamique des marchés (couverture à la baisse, tout en profitant d'éventuels mouvements à la hausse). Sur la campagne 2011-2012, l'assolement de l'EARL Regnault était le suivant : 160 ha de blé tendre, 50 ha de colza, 40 ha de maïs, 30 ha d'orge d'hiver, 30 ha d'orge de printemps et 20 ha de féveroles. Le potentiel moyen en blé est situé entre 90 et 95 q/ha.
STRATÉGIE ADAPTATIVE
Pour la commercialisation, Jérôme Regnault apprécie la façon dont sa coopérative s'adapte aux fondamentaux de la campagne. « Cette année, le marché est un peu fou et pas rassurant. Ma coop me propose des outils pour accompagner le marché. Sur les 1 000 tonnes prévues pour la moisson 2012 en livraison chez Cap Seine, j'ai pour l'instant utilisé trois produits structurés : le Cap duo, le Cap lissage et le Cap Matif. »
Le Cap duo s'appuie sur les tendances du marché en essayant de profiter des hausses. Il ne s'agit pas d'une simple moyenne des cours de clôture. « Leur prix moyen est en général supérieur de 5 e/t à celui des autres coopératives, estime l'agriculteur. Entre un tiers et la moitié de ma récolte engagée avec Cap Seine est commercialisée en Cap duo. Cette année, j'ai engagé 350 tonnes dès le mois d'avril. J'estime que le responsable des ventes est meilleur que moi : il est tous les jours sur les marchés et bénéficie d'informations que je n'ai pas. » L'agriculteur retient deux avantages de Cap duo : son côté raisonnable et l'avance de trésorerie (60 à 70 % du paiement est versé dès la moisson).
Le Cap lissage est un Cap duo piloté par l'agriculteur. Le prix final perçu correspond à la moyenne des cours de clôture de la période sur laquelle l'agriculteur s'engage. Cette année, Jérôme a engagé 100 tonnes jusqu'à fin novembre et 100 t jusqu'à fin janvier. Le fonctionnement est identique à celui d'un prix moyen, sauf qu'à tout moment l'agriculteur peut bloquer ses ventes. Le 19 juillet, les cours du blé ont affiché 267 €/t en cours de séance. Jérôme a estimé que ce prix était satisfaisant et que le risque de baisse était important. Il a donc bloqué l'échéance à ce jour. Toute la période qu'il reste à couvrir jusqu'au 31 juillet est figée à 267 €/t.
Avec le Cap Matif, le céréalier fixe un prix d'objectif sur une échéance (par exemple 270 e/t échéance novembre). Si ce prix d'objectif est atteint sur Euronext, la vente devient effective. Si ce seuil n'est pas été atteint à la clôture de l'échéance (31 novembre), la vente est automatique au cours du jour (par exemple 195 e/t). Pour éviter de descendre trop bas, un prix plancher est également déterminé par l'agriculteur (exemple : 245 e/t). Ce dernier est assuré de ne pas vendre en dessous de ce seuil. Ces prix plancher et plafond sont mobiles. Jérôme peut actualiser ces seuils quotidiennement via l'extranet de sa coopérative, afin de suivre l'évolution des marchés. Si ceux-ci sont haussiers, il augmente ces seuils.
« JE NE SUIS PAS AU CASINO »
Jérôme a pris deux lots (100 tonnes) en Cap Matif au 1er juillet. « Le 20 juillet, mes ventes se sont automatiquement déclenchées à 265 e/t, lorsque les cours ont atteint mon prix plancher. Mon prix plafond était alors de 290 e/t. Je ne suis pas un génie de la Bourse, j'ai seulement accompagné le marché en faisant évoluer ma fourchette de prix. » Depuis, Jérôme a repris un lot en Cap Matif. « Le prix plancher permet une sécurité s'il y avait eu une amélioration des conditions climatiques aux Etats-Unis et en Russie. »
« Avec les produits structurés, je ne suis pas au casino. Je suis encadré et accompagné, tout en participant à la dynamique du marché. J'y trouve aussi un peu de sagesse, car le marché à parfois un aspect euphorisant qui peut être dangereux. Cap Seine, avec sa palette de produits, me permet d'être entre l'agriculteur en prix moyen et celui qui a ouvert un compte sur le marché à terme », conclut Jérôme Regnault.