Il existe peu de chantiers aussi contraignants que l'enrubannage. L'agriculteur doit gérer en un laps de temps très réduit la fauche, l'andainage, le pressage, l'enrubannage et le déplacement de balles vers leur lieu de stockage. Alternative à l'ensilage d'herbe et au foin, l'enrubanné est un produit coûteux en raison du prix du film plastique qui protège chaque balle. Contrairement à l'ensilage, le chantier peut être mené sans recourir à une Cuma ou une ETA, à condition de disposer d'une presse et d'une enrubanneuse.
Mais l'organisation du chantier est alors un casse-tête pour l'éleveur, qui doit choisir entre la réalisation des opérations de pressage et d'enrubannage avec deux tracteurs qui se suivent ou l'étalement des deux travaux avec un seul chauffeur. Dans le premier cas, il faut mobiliser deux tracteurs et deux chauffeurs pendant toute la durée du chantier. Dans le second, l'exploitant prend un risque vis-à-vis des conditions météo et peut voir la qualité du fourrage se dégrader rapidement.
LE COMBINÉ EN ALTERNATIVE
Afin de pallier ce problème, plusieurs constructeurs spécialisés dans la fabrication des presses à balles rondes ont développé des combinés intégrant l'enrubanneuse. La machine ainsi constituée est tirée par un seul tracteur, ce qui permet de réaliser le chantier en un seul passage. Si ces machines sont présentes au catalogue des différents constructeurs depuis près de dix ans et représentent une grande part des ventes de presses en Europe du Nord, leur popularité reste très limitée dans l'Hexagone. Axema estime à une centaine d'unités les ventes annuelles, pour un volume de 4 000 presses à balles rondes. Pourtant, la donne pourrait changer car les fournisseurs de ces combinés mettent un vrai coup d'accélérateur pour promouvoir la technique en France. Reste à peser les avantages et les inconvénients par rapport aux chantiers décomposés.
SEPT POINTS DE REFLEXION
Moins de main-d'oeuvre. Avoir un tracteur en moins sur le chantier, c'est faire l'économie d'un chauffeur. Le combiné est aussi une solution à la pénurie de main-d'oeuvre. Et ce d'autant que le pressage et l'enrubannage sont deux travaux nécessitant une bonne maîtrise de l'outil et ne peuvent donc pas être confiés à des stagiaires.
Economies de traction. Le surplus de puissance nécessaire par rapport à une presse classique est largement compensé par l'emploi d'un seul tracteur au lieu de deux.
Peu de choix dans les formats. C'est le point faible des combinés. Dans 90 % des cas, ils fonctionnent avec une chambre fixe, ce qui limite les possibilités pour le diamètre des balles, souvent inférieur à 1,80 m.
Une offre limitée. Alors que l'offre en presses à balles rondes est pléthorique, les catalogues ne comprennent souvent qu'un ou deux modèles de combinés.
Faible polyvalence. Certains constructeurs offrent la possibilité d'escamoter l'enrubanneuse pour utiliser le combiné comme une simple presse mais, dans la plupart des cas, le démontage prend du temps. Difficile donc d'utiliser le combiné pour presser de la paille ou du regain.
Problèmes d'encombrement. En ajoutant une enrubanneuse derrière la presse, les constructeurs augmentent la longueur hors tout de près de deux mètres. Résultat, le combiné n'est pas très à l'aise lorsque les accès aux parcelles sont étriqués.
Perspectives. Produit phare de la fenaison, le combiné d'enrubannage bénéficie en priorité des innovations. L'avènement de l'Isobus, qui permet à la presse de communiquer directement avec l'enrubanneuse et le tracteur sans action du chauffeur, offre des perspectives, notamment pour l'augmentation du débit des combinés et le travail en continu.