Que ce soit pour des motivations agronomiques, environnementales ou réglementaires, les couverts hivernaux précédant une culture de printemps se généralisent.

A moins de semer sous couvert, ces cultures intermédiaires doivent être détruites de façon à ce qu'elles ne portent pas préjudice à la culture de vente suivante.

Traiter le couvert au glyphosate constitue la solution la plus facile à mettre en oeuvre, mais elle est de plus en plus contestée. Nous avons donc testé huit manières de détruire mécaniquement un couvert afin d'évaluer leur efficacité.

 

 

Nous avons testé huit outils sur six couverts différents : un rolofaca, le Glyph-o-Mulch, quatre types de déchaumeurs, un rouleau et un broyeur.

Appareils spécialisés et outils conventionnels

Certains constructeurs de matériels commercialisent des outils spécialement conçus pour la destruction des couverts. Comment fonctionnent-ils ? Sont-ils performants ? Est-il intéressant d'investir dans de tels appareils ?

Pour le savoir, nous les avons comparés à des outils conventionnels (déchaumeurs, rouleau, broyeur...), a priori capables de détruire des cultures intermédiaires. Nous avons semé six bandes d'essai de compositions différentes dans une parcelle de Ronchères, dans l'Aisne (lire l'encadré). La destruction mécanique des couverts s'est déroulée les 14 et 15 décembre sur un sol humide.

A l'exception de l'Actisol Roll Krop, des représentants des constructeurs nous avaient livré des préconisations pour régler et utiliser chaque outil. Nous avons réalisé un aller-retour avec chacune des huit solutions techniques.

Ensuite, nous avons évalué les états de surface sur chacun des six types de couverts en comptant les plants enfouis, déracinés, coupés, blessés ou intacts. Nous voulions compléter cet essai en retournant effectuer des comptages en mars, peu avant les semis de maïs.

Cette opération nous aurait permis de constater l'efficacité à moyen terme des outils. Par exemple, nous aurions pu relever si les blessures infligées par certains outils (rolofaca et rouleau Cambridge notamment) avaient permis au gel de tuer les couverts. Nous aurions aussi pu remarquer si des plants avaient repiqué.

Mais le climat pluvieux en a décidé autrement. En janvier, l'exploitant accueillant l'expérimentation découvre sa parcelle inondée. Craignant pour ses semis printaniers, il a préféré labourer le champ dans le sens de la pente pour en évacuer le surplus d'eau.

Néanmoins, même sans ces résultats, ce comparatif apporte des indications utiles. Les outils spécifiques à la destruction mécanique des couverts sont performants. Mais certains appareils déjà présents dans la ferme peuvent rivaliser, à condition de bien les régler et de raisonner leur emploi selon le bon sens agronomique. 

 

Six bandes de couverts pour la mise à l'épreuve

En partenariat avec la coopérative Cohésis (désormais Acolyance), nous avons semé six bandes de couverts végétaux larges de 16 mètres le 16 août 2011 dans une parcelle limoneuse du sud de l'Aisne.

Nous avons semé 6 kg/ha de moutarde dans la première, 10 kg/ha de radis fourrager dans la deuxième, 55 kg/ha d'avoine de printemps dans la troisième et 5 kg/ha de phacélie dans la quatrième. La cinquième était composée d'un mélange de vesce et d'avoine diploïde (25 kg/ha) et la sixième d'un mélange vesce, avoine diploïde et moutarde (25 kg/ha).

Au 14 décembre, la moutarde était haute de 1,2 m. Tous les autres couverts étaient bien développés : radis à l'entre-noeuds visible, avoine en montaison (printemps) ou tallage (diploïde) et phacélie couvrante. La vesce était peu développée, en début de croissance.