Depuis la crise de 2009, les employeurs agricoles réclamaient en urgence une baisse des charges sur les salariés permanents. Il aura fallu attendre mars 2011 pour que les politiques s'emparent du sujet : le Nouveau Centre a proposé d'étendre le dispositif « travailleur occasionnel » à tous les salariés. Le projet est certes tombé à l'eau, faute du soutien du gouvernement, mais a permis de lancer le débat. Poussé à l'action, François Fillon a dévoilé en septembre le futur dispositif : une prise en charge des cotisations patronales d'environ un euro par heure payée, à compter du 1er janvier 2012. L'aide serait maximale pour les salaires jusqu'à 1,1 Smic, puis dégressive jusqu'à 1,4 Smic. Une nouvelle taxation des sodas et l'augmentation de la taxe intérieure de consommation (TIC) sur le fioul carburant, qui s'applique désormais au gazole non routier (GNR), permettront de financer la mesure (240 millions d'euros).

Pour les employeurs, cet effort en appelle un autre : la réforme du financement de la protection sociale, avec l'instauration d'une « TVA sociale ». Un chantier qui n'a guère de chance d'être discuté avant l'élection présidentielle, tant la mesure est impopulaire en France. D'autant qu'elle ne pourra être efficace sans une harmonisation des règles sociales et salariales dans l'ensemble de l'Union européenne.