Une fois le grain stocké, le combat pour la qualité continue. Et la principale arme s'appelle la ventilation. Délicate à manier, elle nécessite un bon dimensionnement préalable, réalisé par un spécialiste du stockage.
Il est déconseillé de concevoir et construire soi-même le circuit d'aération, à moins de poséder de solides connaissances en la matière.
L'automatisation comme meilleure alliée
Une bonne ventilation d'un stock obéit à certaines règles. Pour être la plus rentable possible, elle doit concilier faibles charges de fonctionnement et bonne conservation des grains.
L'opération peut être réalisée manuellement, mais elle nécessite allors de fréquentes allées et venues à l'installation de stockage et demande la surveillance de plusieurs thermomètres.
Surveiller la température
C'est là que les automates entrent dans la bataille. La ventilation doit passer par deux ou trois seuils précis. Dans un premier temps, il est recommandé d'abaisser la température des grains à 20°C juste après la mise en silo.
En automne, la descente à 10°C limite les attaques d'insectes. En cas de stockage prolongé jusqu'au printemps suivant, la température du silo doit être maintenue à 5°C. Ces valeurs sont à atteindre en respectant une différence de 7 à 10°C entre la température de l'extérieur et celle de l'intérieur du tas.
Un refroidissement enclenché à un écart inférieur sera moindre, mais consommera autant d'énergie. Mis en route à un écart supérieur, il entraîne des risques de condensation.
L'automatisation du déclenchement et de l'arrêt de la ventilation assure la bonne réalisation de l'opération. En outre, elle induit des économies d'énergie et de temps de travail.
Ecrans de commande et de contrôle
Conscients que la régulation de la ventilation est complexe, les constructeurs et distributeurs proposent d'enrichir l'arsenal des agriculteurs-stockeurs d'écrans de commande et de contrôle clairs, intuitifs et conviviaux.
Des schémas de l'installation, en couleur, s'affichent. Des indications et des logos explicites apparaissent sur les éléments dessinés, et sont aisément compréhensibles pour l'utilisateur.
Mais toutes les armes ne valent rien sans une bonne stratégie initiale. Nettoyer le grain avant son stockage facilite la circulation de l'air dans le tas. Eclater le flux au remplissage et araser le tas limite le tassement au centre du silo. Cela permet de bien ventiler le centre de la cellule, souvent moins aéré que sa périphérie.
Il faut garder à l'esprit que les ventilateurs doivent fournir un débit d'air horaire égal à vingt fois le volume du grain à refroidir. Les modèles à pales hélicoïdales sont à éviter, car ils ne fournissent pas toujours une pression d'air suffisante, en particulier dans les cellules verticales.
Coût de l'aération et de la ventilation
Les dernières études d'Arvalis-Institut du végétal donnent une fourchette de coût de ventilation du grain de 4 à 10 centimes d'euro par tonne. Cette somme est à revoir à la hausse en raison de l'augmentation du prix de l'énergie. Quoi qu'il en soit, le coût de l'aération est minime comparé à celui d'un traitement insecticide curatif du stock.
L'installation d'un réseau de gaines coûte au moins 200 € pour 6 mètres de largeur.
Quant aux ventilateurs, il faut compter 1.000 € pour un débit de 20 m³ d'air par tonne de grain.
L'aération par aspiration revient à 400 € par colonne. Ce prix comprend le ventilateur aspirant.
Un boîtier d'automatisation de la ventilation coûte au minimum 1.000 €. Moins pratique et moins précise, une sonde manuelle revient à 200 €.
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