Organiser un marché de produits régionaux dans un établissement scolaire, c'est l'idée originale qu'ont eue cinq élèves de BTSA du lycée La Salle Reims-Thillois, dans la Marne, pour « promouvoir l'agriculture de la région et s'initier à la vente en direct ». L'opération s'est déroulée lors de la journée portes ouvertes du lycée, le 29 janvier 2011, après trois mois de préparation.
La première étape consistait à trouver des fournisseurs. « Nous avons fait jouer nos relations dans nos familles, nos amis et nos voisins », explique Florine Gérard, l'une des élèves. Huit producteurs de la Marne ont accepté que les jeunes vendent leurs produits à leur place, leur assurant ainsi une gamme variée : fruits et légumes, escargots, fromage, miel, pâtés d'autruche, jus de pomme et bière. Les organisateurs ont visité leurs fermes pour découvrir les méthodes de production. S'en est suivi une véritable campagne de publicité pour annoncer le marché : « Nous avons distribué des tracts dans les boîtes aux lettres et nous avons collé des affiches dans les mairies et commerces des communes voisines », indique Romain Legros.
Les étudiants sont allés chercher les produits la veille ou le matin même de l'événement. « Nous avons préparé notre stand dans une salle d'étude du lycée, décoré les tables et entreposé les produits », raconte Florine. Le décor monté, ils étaient prêts à jouer leur rôle de « producteurs-vendeurs ».
RÉTABLIR LE LIEN AVEC LE CONSOMMATEUR
L'accueil des visiteurs a duré tout l'après-midi. « Le contact avec les gens, expliquer d'où viennent les produits, voilà ce que nous avons surtout apprécié », confient les jeunes à l'unanimité. Sur le mur, un diaporama réalisé par leurs soins et décrivant les produits a été projeté en guise d'animation. « Vendre en direct permet de rétablir le lien entre producteur et consommateur et d'améliorer l'image des agriculteurs, assure Romain. C'est aussi un bon moyen de valoriser sa production et d'augmenter ses marges. Dans le contexte de crise actuelle, ça vaut le coup d'y réfléchir ! »
Pour Florine, qui va bientôt s'installer sur l'élevage familial, « c'était un bon entraînement pour plus tard. J'aimerais y monter un atelier de découpe pour valoriser la viande de nos vaches allaitantes, confie-t-elle. Et pourquoi pas inclure à mon parcours à l'installation des stages pour me perfectionner dans la vente ! » A côté d'elle, Romain prévient : « Vendeur, c'est un métier à part entière. Il faut avoir le sens du commerce ». Un sens que le jeune homme souhaiterait développer en devenant commercial, avant de reprendre, plus tard, l'élevage de volailles labellisées de son père. « J'y ajouterai un atelier d'abattage pour me lancer dans la vente en direct », prévoit-il déjà.